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La Jordanie et le Sultanat d'Oman devancent l'Arabie de Ben Salmane

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammed ben Salmane, entouré des personnalités de la Cour royale. ©Watanserb

Alors que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est imposé comme le maître du royaume saoudite, les effets désagréables de son comportement libertin viennent peu à peu se manifester aux niveaux politique et économique de ce pays de la péninsule arabique.

Le site d’information Al-Monitor a publié le 12 août un article dédié à la situation politique et économique de l’Arabie saoudite affectée par les décisions irrationnelles de MBS.

L’auteur américain, Bruce Riedel commence ainsi :

« L’ascension au trône du roi Salman et la nomination précipitée comme prince héritier de son fils  Mohammed ben Salmane ont eu des conséquences significatives sur la politique étrangère et économique du royaume saoudien. La baisse forte de la confiance des investisseurs étrangers au marché saoudien était le premier symptôme des retombées désagréables de l’aventurisme de MBS sur l’économie du pays. À de rares exceptions près, les Saoudiens sont passés d’une mauvaise décision à une autre; […]. La première décision difficile de la nouvelle direction est toujours la pire: Lancer une guerre inhumaine au Yémen. »

Al-Monitor considère la guerre du Yémen comme  « la prie tragédie humaine de notre époque », faisant allusion dans le même cadre à la dernière atrocité des Saoudiens, lors d’un raid contre un bus scolaire cette semaine qui « est symptomatique de l’incapacité de la coalition saoudienne dans la guerre inégale face à la Résistance populaire du Yémen, guerre à laquelle les États-Unis et le Royaume-Uni, quant à eux ont apporté un soutien politique et militaire . Al-Monitor souligne que la perspective de la guerre du Yémen reste encore ambigüe.

« Après leur échec face aux forces populaires du Yémen, le blocus du Qatar a été mis à l’ordre du jour du gouvernement saoudien. Ce plan visait à arriver à une victoire rapide. Comme au Yémen, les dirigeants saoudiens n'avaient aucune idée de la manière de mettre en œuvre leur décision. Riyad et ses alliés avaient un objectif mais aucun plan sérieux pour y parvenir », signale le directeur du projet de renseignement à la Brookings Institution.

Et à Riedel d’ajouter :

« Les hommes d’affaires étrangers sont arrivés à une conclusion tout à fait différente de celle tirée dans le passé sur la politique du royaume saoudien, en particulier à la suite de son comportement autocrate en autonome dernier face à ses proches pour les astreindre à payer ses ambitions coûteuses. Des centaines de princes et d'intellectuels saoudiens ont été détenus sans inculpation, puis forcés de remettre leurs biens au gouvernement. L'investissement direct étranger dans le royaume a par conséquent chuté de 80%, passant de plus de 7 milliards de dollars en 2016 à 1,4 milliard de dollars en 2017 […] alors que ce chiffre s’était élevé à 12 milliards de dollars lorsque le roi Abdallah était encore sur le trône.

« La Jordanie et Oman ont, écrit l’analyste américain, attiré chacun plus d'investissements étrangers l'année dernière que l'Arabie saoudite. Le nombre d'entreprises a également diminué de manière significative. Les préoccupations concernant l'état de droit et la détention arbitraire étaient également des raisons de la fuite des capitaux.

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Selon al-Monitor, « l'investissement étranger est crucial pour l'ambition de l'Arabie saoudite de diversifier l'économie et de créer de nouvelles villes. La vision 2030 nécessite des investissements étrangers solides. Il était tout à fait prévisible que les politiques erratiques du palais royal décourageraient les investisseurs qui donnent toujours la priorité à la stabilité et la prévisibilité pour investir dans un pays étranger ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV