Saoudiens et Israéliens seraient de loin les seules parties à croire à la sincérité du président US quand ce dernier dit vouloir dialoguer avec l'Iran et ils en sont inquiets et surpris. Eux qui avaient confiance en la stratégie américaine vis-à-vis de l’Iran laquelle devrait consister à faire fléchir l'Iran, fût-ce par les moyens militaires.
L’analyste d’Al-Araby Al-Jadeed, Omar Kosh a écrit que la proposition inattendue du président américain Donald Trump au sujet de l'ouverture des négociations avec l’Iran a suscité une série de questions au sein des milieux politiques arabes et européens. Tout le monde veut savoir ce qu’attend le président américain d’un dialogue avec l’Iran, annoncé moins d’une semaine avant le rétablissement des sanctions contre ce pays et surtout la raison d’un tel changement de ton de la part des États-Unis et surtout s'il s'agit d'un changement de ton ou de stratégie. D’autant plus que cette proposition a eu lieu quelques jours après le sommet de Helsinki où Trump et Poutine se sont rencontrés pour un long entretien.
Le média qatari évoque, surtout, l’inquiétude des alliés régionaux des États-Unis qui ont été, plus que toute autre parties, surprises par cette radicale évolution dans la mesure où ils croyaient pouvoir faire confiance même aveuglément en la stratégie américaine contre l’Iran. D'ailleurs les propos tenus par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo fréquemment anti-iraniens leur permettaient de bien espérer.
Et le journal d'écrire : « Il semblerait que Trump souhaite conduire les Iraniens vers le dialogue, quitte à changer leur statut d’ennemi en partie négociatrice. Et entre temps, certains États cherchent à jouer la médiation entre les deux parties, parmi d’autres et surtout le Sultanat d’Oman. Or, la présence du ministre omanais des Affaires étrangères à Washington juste au moment où le président américain s’est dit prêt à dialoguer avec l’Iran et ce, sans condition préalable, n’est absolument pas un hasard. Le Sultanat d'Oman aurait déjà commencé la médiation à Mascate où son ministre des Affaires étrangères s’est entretenu avec son homologue iranien ».
Mais le journal se veut rassurant : " Tout n’est toutefois pas si simple qu'il parait. Trump a bel et bien parlé de négociations sans condition préalable avec l’Iran, n'empêche que son ministre des A.E. persiste et signe : quelques heures après le second tweet de Trump, Pompeo a exigé un changement radical des politiques iraniennes tout en affirmant que l'Iran devrait s'y engager. Mais à quoi riment ces contradictions? La récente position de Trump peut s’expliquer par des accords secrets qui se seraient intervenus entre lui et son homologue russe à Helsinki sur la Syrie, mais aussi sur d'autres dossiers. Dire que l'Iran fait partie du deal russo-américain, c'est peut-être aller trop loin. Mais Poutine a pu avoir transmis au président US le message de ses partenaires iraniens: les USA ont l'intérêt à ne pas trop aller loin dans leur logique de confrontation. Si ceci est le cas, les alliés arabes de Trump devront s'inquiéter. Puisque l'entente irano-américaine sous l'ère Obama est partie, elle aussi sur base de telles considérations".