Le président américain, qui avait appelé fermement tous les pays à réduire à zéro les importations de pétrole iranien d’ici la date-butoir du 4 novembre, se voit désormais face à un imprévu : une baisse de la production de pétrole de l’Arabie saoudite.
Donald Trump déploie toute son énergie à exercer la plus forte pression possible sur l’Iran et le Venezuela, cibles privilégiées de ses attaques verbales et économiques.
Pour rappel, il a fait savoir le 30 juin que le roi Salmane d’Arabie saoudite avait accepté sa demande d’augmenter la production de pétrole. « Je viens de parler avec le roi Salmane d’Arabie saoudite et lui ai expliqué qu’en raison des tensions et dysfonctionnements en Iran et au Venezuela, je demande que l’Arabie saoudite augmente sa production de pétrole, peut-être de 2 millions de barils, pour combler la différence. Les prix sont trop hauts ! Il est d’accord », a-t-il écrit dans un tweet.
L’agence officielle saoudienne SPA avait confirmé cet appel, sans tout de même s’étaler sur une possible augmentation de la production.
Hossein Kazempour Ardebili, représentant de l’Iran auprès de l’OPEP, a estimé que cette demande de Trump aux Saoudiens sous-entendrait un appel à leur retrait du cartel. Les promesses en l’air de Riyad à Trump sont évidentes pour les acteurs du marché pétrolier.
Hausse de la production de pétrole : allégation erronée de Riyad
Au mois de juillet, l’Arabie saoudite a produit 10 290 000 barils de pétrole par jour, accusant une baisse de 200 000 barils par rapport au mois de juin, a rapporté le samedi 4 août Reuters, citant deux sources au sein de l’OPEP.
Cette réduction résulte du manque de nouveaux investissements dans le secteur de la production, de l’amoindrissement des réserves saoudiennes et d’une focalisation sur le développement du secteur du raffinage. L’Arabie saoudite pourrait bien augmenter ses exportations pendant un ou deux mois en puisant dans ses réserves stratégiques, mais le passé a montré qu’après une courte période de hausse, le niveau de la production en pâtit.
Le rêve du retrait de l’Iran du marché pétrolier
Il est évident qu’une réduction des exportations de pétrole de l’Iran et son retrait du marché mondial sont des chimères.
L’Arabie saoudite n’a jamais eu la capacité de dépasser son niveau de production actuel, qui avoisine les 10 millions de barils par jour. Or, chaque fois qu’elle a augmenté sa production, pour satisfaire certains alliés, celle-ci a dégringolé le mois suivant.
L’ancien représentant iranien auprès de l’OPEP, Mohammad Ali Khatibi, a déclaré que malgré son potentiel de production, l’Arabie saoudite n’a jamais dépassé le seuil de 11 millions de barils par jour.