Chahab al-Makahala, auteur jordanien et chroniqueur du quotidien Raï al-Youm, s’est penché dans un article sur les raisons pour lesquelles les États-Unis n’entreront pas dans une guerre contre l’Iran.
Les États-Unis sont présents au Moyen-Orient dans le but de pousser les pays arabes et musulmans à attaquer l’Iran, mais « à mon avis, Washington n’entrera pas dans une guerre contre Téhéran », a écrit Chahab al-Makahala, chroniqueur jordanien du quotidien Raï al-Youm, en réaction à certaines allégations sur une éventuelle attaque militaire américaine contre l’Iran.
Citant Nameh News, al-Makahala s’est penché dans son article sur les 4 raisons pour lesquelles les États-Unis ne déclencheront pas une guerre contre l’Iran :
« Premièrement, en raison des guerres successives en Irak et en Afghanistan, l’armée américaine est fatiguée. Actuellement, Washington est aux prises avec une autre guerre en Syrie qui lui a coûté cher, aussi bien en termes de perte en vies humaines que de dégâts matériels. D’autre part, la plupart des généraux actuels et anciens ne débordent pas d’enthousiasme à l’idée de s’enliser dans un nouveau bourbier au Moyen-Orient. Et cela prouve que les États-Unis n’attaqueront jamais l’Iran.
Deuxièmement, bien que le budget militaire des États-Unis soit de 700 milliards de dollars, ce pays ne pourra pas financer dans l’immédiat une autre guerre. À ce propos, j’ai eu des discussions avec un important général américain, à qui j’ai posé des questions sur les guerres de Washington au Moyen-Orient et il m’a répondu en ces termes : “Aujourd’hui, nous ne pouvons pas acheter une paire de chaussures pour un soldat américain. Si une nouvelle guerre se déclenche, est-ce que nous pourrons la financer ? Cela est d’autant plus vrai que les conséquences des récentes guerres au Moyen-Orient, à savoir en Irak, en Libye, en Afghanistan et en Syrie, sont toujours d’actualité.”
Troisièmement, l’Iran n’est pas l’Irak, ni l’Afghanistan, ni la Syrie. L’Iran est un pays vaste avec une population de plus de 70 millions d’habitants et une superficie de 1 700 000 kilomètres carrés. En outre, alors que les États-Unis n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs en Irak, comment Washington, assisté par Riyad et Tel-Aviv, pourrait-il remporter une guerre contre l’Iran ?
Si les États-Unis sont capables de prendre l’Iran pour cible avec leurs missiles balistiques Tomahawk et leurs missiles de croisière, Téhéran aussi, en plus de pouvoir fermer le détroit de Bab el-Mandeb, est capable de mettre des bâtons dans les roues de l’économie de Washington et de prendre pour cible les centres et les bases américains.
Et la quatrième raison : depuis 2015, année lors de laquelle Téhéran a ouvert son économie aux autres pays, les Iraniens ont reçu plusieurs demandes de coopération de la part des pays industriels qui ne souhaitent aucune guerre ni sanction contre l’Iran.
Aujourd’hui, les Allemands, les Français, les Chinois, les Indiens et les Russes n’ont pas confiance en Trump, parce qu’ils savent très bien que le président américain ne cherche qu’à assurer ses propres intérêts. Et c’est pour cette raison que Trump a plus que jamais l’intention de dissoudre la Ligue arabe et de créer à sa place une OTAN arabe à la manière occidentale.
Les États-Unis sont présents au Moyen-Orient en vue d’inciter les pays arabes et musulmans à déclarer la guerre à l’Iran. Ils souhaitent en outre superviser les importations d’armes dans cette région.
Alors que Trump envisage de désintégrer l’OTAN, il essaie en parallèle de créer une OTAN des pays arabes. Or, aucun de ces pays ne possédant une industrie militaire, il leur faudra par conséquent conclure des contrats militaires avec Washington. »