Les attaques terroristes contre Soueïda qui ont coûté la vie à plus de 200 syriens ont été pilotés depuis Tel-Aviv de concert avec le CentCom US à al-Tanf. Produites presque simultanément à l'évacuation des Casques blancs, ces attaques ont visé, selon le général syrien, Ali Maqsoud, à éliminer ceux des terroristes qui auraient du laisser leur peau en Syrie au détriment des chefs de Daech qu'Israël a sauvé des eaux pour de futures missions. Ce faisant, Tel-Aviv a cherché à défier la Russie dont les émissaires se déplacent dans tous les pays voisins (Jordanie, Liban, Turquie et autres) pour exhorter les réfugiés à retourner syriens à retourner au bercail. Le plan d'attaques terroristes de Soueïda, aussi parfait fût-il, a souffert d'une grosse faille qui risque de retourner contre Israël.
À peine quelques heures avant le début de la tuerie, l’évacuation des "Casques blancs" avait été lancée par Israël à la demande des sponsors occidentaux de ces pseudo secouristes qui, face à l'inévitable reconquête du sol syrien, ont été pris de panique : ces sponsors craignaient en effet que les Casques blancs restés en Syrie, ne finissent par dévoiler les secrets de leurs « scénarios chimiques » avec en toile de fond des révélations compromettantes pour les chancelleries occidentales. Dans la foulée de la débandade qui s'est emparée des rangs de leurs rangs, Israël a agi donc vite et suivant un plan sans faute ou presque. Puisqu'une zone d'ombre figure au tableau de chasse quasi parfait d'Israël.
La majeure partie des 250 victimes de la tuerie de Soueïda sont druzes, cette population sur quoi Israël a largement misé pour faire siens les hauteurs occupés du Golan. Pas plus tard que samedi 28 juillet, le ministre libanais des Personnes déplacées et chef du Parti démocratique du pays, Talal Arslan, lui-même druze, accusait les USA/Israël d'avoir comploté contre ses coreligionnaires : « Washington n’a pas voulu se retirer de certaines localités en Syrie dans l'objectif de protéger Israël. Mais il a échoué ».
Et le ministre a raison de souligner la défaite occidentale : la population druze qui peuple les hauteurs stratégiques du Golan occupé et qui a été amenée par les stratèges israéliens à intégrer l'armée sioniste pour créer le bataillon Herev, est en colère contre Israël. C'est une colère qui n'augure rien de bon pour le régime israélien à l'heure où les forces syriennes et leurs alliés de la Résistance s'approchent du Golan occupé.
D'ailleurs, des milliers de Druzes battaient le pavé samedi 28 juillet pour dénoncer le massacre de leurs coreligionnaires à Soueïda. Mais ce massacre n'a pas été le seul motif qui les a poussés dans les rues. Les 10 mille Druzes "israéliens" s'emportaient de concert avec ceux du sud de la Syrie, à la fois contre le massacre de Soueïda mais aussi contre la loi israélienne sur "L'État-nation juif" qu'ils jugent, à raison, "raciste". Outre les Druzes, participaient à cette marche d’autres minorités religieuses et ethniques résidant en Palestine occupée mais c'est sur les Druzes qu'Israël a intérêt à se focaliser. Car pour cette population qui vit le retour de l'armée syrienne dans les villages de Quneitra comme une victoire, les attentats de Soueïda portent l'emprunte américano-israélienne. Le ministre Arsalan parle en effet en porte-voix des Druzes qu'il représente.
Daech qui a lancé le mercredi 25 juillet plusieurs dizaines de terroristes armés de ceintures explosives dans la capitale provinciale de Soueïda et dans des villages du nord de la province alors que plusieurs de ses membres prenaient d’assaut les villages, tuant des habitants avant d’être chassés ou tués par les forces de l’armée syrienne ne croyait pas si bien faire. Après cette sanglante attaque, l'annexion du Golan par Israël pourra attendre encore.
Plusieurs détracteurs de cette loi, qui entre dans la catégorie des lois fondamentales faisant office de Constitution en Israël, l’ont déjà qualifiée de raciste et des députés arabes israéliens en ont déchiré des exemplaires au sein même du Parlement après son adoption.