Les Émirats arabes unis ont fait appel à des officiers étrangers expérimentés affiliés à Blackwater pour commander une force d’élite sous les ordres du prince héritier Mohammed ben Zayed, et ce en vue de mener des missions militaires tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
Comme le révèlent les rapports et les informations sécuritaires fournis par les médias occidentaux, les Émirats arabes unis (EAU) ont recruté et financé, au cours de ces dernières années, notamment depuis 2010, des milliers de mercenaires originaires de divers pays, pour participer, directement, aux combats qui assurent les intérêts émiratis.
Le financement de cette armée de mercenaires a suscité un tollé général dans le pays. Les groupes d’opposition émiratis y voient une action qui ne répond qu’aux intérêts d'une poignée de personnes, plus précisément, la famille royale, au pouvoir dans le pays. Ils voient, également, dans cette action un soutien officiel au terrorisme régional et international.
En 2011, un article paru dans le deuxième plus important quotidien américain, The New York Times, sur les mesures entreprises par le gouvernement émirati pour la formation d’une armée privée composée de mercenaires étrangers a eu une grosse répercussion surtout médiatique et politique dans le monde.
Selon les documents rendus publics par le journal américain, Erik Prince, fondateur de la sulfureuse société de mercenaires Blackwater, a commencé en 2010 à créer pour les Émiratis un groupe d’élite d’opération militaire.
Ancien marine proche du parti républicain, Eric Prince, qui a des liens très forts avec les Émirats arabes unis depuis qu'il a eu des problèmes aux États-Unis avec son ex-entreprise, Blackwater, s’installe à Abou Dhabi pour créer une nouvelle société. Pour ce faire, il rappelle ses hommes, qui étaient les anciens militaires colombiens et sud-africains, aux Émirats arabes unis et commence à les entraîner.
Prince, reconnu coupable pour ses exactions en Irak a été expulsé de ce pays, mais il a été recruté en 2010 par Abou Dhabi qui craignait à l’époque la contagion des révoltes du « printemps arabe ». Lui et ses hommes sont intervenus pour réprimer tout mouvement de protestation potentiel dans le pays.
Selon un article du quotidien britannique, The Guardian, publié en mai 2011, suite à un accord signé entre la société criminelle de Prince et le Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, prince héritier d'Abu Dhabi et également ministre de la Défense, des milliers de mercenaires originaires de Colombie et d'Afrique du Sud, sont entrés dans le pays. Aux yeux des services d’immigration, ces Colombiens étaient des ouvriers du bâtiment. Mais il s’agissait en réalité des soldats destinés à intégrer l’armée secrète qu’Erik Prince, le milliardaire américain, était en train de mettre sur pied pour le compte de l’émirat pétrolier. Coût de l’opération : 529 millions de dollars soit 360 millions d’euros.
Selon ces révélations qui n’ont pas été, d’ailleurs, démenties par le gouvernement émirati, Mohammed ben Zayed, a personnellement, chargé l’américain Erik Prince de mener cette mission et les services secrets de l’armée du pays supervisaient les activités et les opérations du groupe.
Selon les rapports, les ambitions de Mohammed ben Zayed de mettre au point une armée privée dans son pays ne se limitaient pas à des opérations anti-émeutes ou anti-terroristes et elles allaient beaucoup plus loin.
L’intervention militaire au Yémen en est une preuve irréfutable.
Selon des rapports, les EAU prévoyaient également d’envahir le Qatar avec des mercenaires affiliés à Blackwater.
L’ancien vice-Premier ministre du Qatar, Abdullah ben Hamad Al-Attiyah, a accusé les EAU de conspirer pour envahir Doha avec une armée de mercenaires.
Selon cet ancien responsable qatari, qui a porté ces accusations dans un rapport publié par le quotidien espagnol ABC, un projet tramé par Abou Dhabi, prévoyait, après la rupture des relations diplomatiques entre le Qatar et ses voisins arabes, de renverser, en 2017, l’émir du Qatar et de le remplacer par une autre personne aux ordres du bloc dirigé par les Saoudiens qui boycottent le riche État gazier.
Les échecs consécutifs de la coalition d’agression saoudo-émiratie au Yémen ont contraint l’ennemi à appeler en aide les alliés : Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et Israël, mais aussi des groupes mercenaires internationaux.
Ces mercenaires permettraient aux EAU d'assurer leurs néfastes intérêts géostratégiques dans la région, voir, dans le monde.
Selon les rapports, le nombre des mercenaires recrutés par Abou Dhabi est à présent de l'ordre de 20.000 avec un salaire d'au moins 760 dollars par jour. Ainsi le Cheikh Mohammed ben Zayed paie près de 15.200.000 dollars par jour pour ces soldats de fortune soit 456.000.000 de dollars par mois et 5.472.000.000 par an.