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Paris se dit prêt à coopérer avec Téhéran pour trouver une solution politique à la crise syrienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les militaires de l'armée syrienne à Deraa en Syrie. ©Sputnik

Depuis que le président français est de retour de Russie, la politique syrienne de l'Elysée émet des signes d'ouverture. Après avoir distribué quelques 40 tonnes d'aides humanitaires dans les régions sous contrôle de l'État syrien dans la Ghouta orientale, l'émissaire du président Macron pour la Syrie qui se trouve être l'ambassadeur en fin de mandat de France à Téhéran rencontre le vice- ministre iranien des A.E. Le Français François Sénémaud a évoqué d'ailleurs à l'Iranien Jaberi Ansari que son pays est bien disponible " à coopérer avec l’Iran dans le processus du règlement politique de la crise syrienne".  Selon des analystes, la France chercherait, en reprenant la langue avec les alliés de Damas, à se faire une place sur le marché de la reconstruction en Syrie. Mais difficile de convaincre la réticence de l'État syrien.  

L'émissaire du président français pour la Syrie François Sénémaud, dont la mission en tant qu’ambassadeur à Téhéran vient d’achever, a rencontré, le samedi 28 juillet 2018, dans les locaux du ministère des Affaires étrangères, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Jaberi Ansari. Les deux hommes se sont entretenus de la crise syrienne.

L'émissaire du président français pour la Syrie, François Sénémaud. ©Tasnim

L'envoyé spécial du président français pour la Syrie a fait part de la disponibilité de la France pour coopérer avec la RII en vue de trouver une solution politique à la crise syrienne.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, félicitant la nouvelle désignation de François Sénémaud, a affirmé que l’Iran était prêt à coopérer avec la France pour mettre fin aux crises de la région, dont et surtout celle de la Syrie.

Réitérant que Téhéran croyait dès le début que le règlement de la crise syrienne ne passait pas par des mesures militaires, Jaberi Ansari a insisté : « Après des victoires successives obtenues dans la lutte contre le terrorisme et alors que le gouvernement syrien reprend sa souveraineté sur de grandes parties du territoire syrien, les priorités politiques et humanitaires actuelles s’avèrent être la préparation et l’accélération du retour des déplacés réfugiés, le début des travaux du Comité de réforme de la Constitution et la réactivation du Comité d’échanges de prisonniers et des portés disparus lors des conflits en Syrie. »

Pour sa part, François Sénémaud, l'envoyé spécial du président français a fait part du soutien de Paris à ces "trois priorités" qui figurent à l'agenda des autorités syriennes et annoncé que son pays était prêt à coopérer, dans ce domaine, avec l’Iran, à titre de "pays grand et puissant de la région", et qui "a un rôle important à jouer dans le processus du règlement politique de la crise syrienne".

Justement sur la question du règlement politique de la crise, l'émissaire français à l'ONU s'est exprimé samedi 29 juillet. Cité par Syria News, François Delattre a tenu à répondre à son homologue russe,  Dimitri Polyanski. Alors même que ce dernier demandait aux différents pays de ne pas lier leur "participation à la reconstruction de la Syrie" à un changement de régime puisque l'État syrien a bien gagné la guerre, M. Delattre a rétorqué : " Assad a remporté une victoire sans paix". Le diplomate a par la suite conditionné la présence française sur le marché de la reconstruction : " La France refuse d'y prendre part à moins que le processus de transition politique ne commence simultanément à la rédaction de la nouvelle Constitution et la tenue de façon sérieuse des élections". 

Pour Hadi Mohammadi, expert iranien des questions internationales, la France est sur le point de mener un délicat numéro d’équilibriste : victime de la politique résolument anti-syrienne de ses prédécesseurs et viscéralement lié aux politiques de Washington dans ce dossier, l’exécutif français tente timidement de se rapprocher non pas d'Assad mais de ses alliés. Elle espère de la sorte une médiation irano-russe en sa faveur auprès de l'État syrien. Mais son suivisme envers les Américains et l'OTAN rend les choses bien compliquées. En effet le président syrien a rejeté à plus d'une reprise la présence des pays ayant combattu l'armée syrienne aux côtés des terroristes et la France en fait partie, elle, qui détient encore des soldats dans l'est et le nord-est de la Syrie. En jouant l'ouverture dans les faits et la fermeté dans la parole, la France s'efforce de se tailler une voie jusqu'à la présidence syrienne. Ses chances de succès dépendrons de la manière par laquelle elle gérera ses relations avec la Russie et l'Iran". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV