À peine une semaine après l’adoption de la loi prétendant qu’Israël est « l’État-nation du peuple juif », les ministres israéliens s’en mordent les doigts.
Ils sont à présent deux à appeler à une modification de la loi controversée, qui selon eux ne prend pas en considération la minorité des Druzes et fait d’eux des citoyens de seconde zone. L’un des deux ministres israéliens admet que la promulgation de cette loi controversée était une « erreur ».
Cité par le journal Haaretz le jeudi 26 juillet, le ministre israélien des Finances, Moshe Kahlon, a considéré que des erreurs avaient été commises dans la loi récemment approuvée par la Knesset, qui définit Israël comme « l’État-nation du peuple juif » et a dit qu’elle devrait être modifiée.
« La promulgation de cette loi s’est faite dans la hâte et doit être amendée. Nous avions tort et nous devons y remédier », a déclaré le ministre israélien sur la radio de l’armée, où il a également fait état de la tenue d’une réunion du Cabinet de sécurité avec Netanyahu, à laquelle participeront aussi les ministres des Affaires militaires et de la Communication, respectivement Avigdor Liberman et Ayoub Kara.
D’ailleurs, trois membres de la Knesset, dont deux Druzes, ont d’ores et déjà contesté la loi devant la Haute Cour de justice. Les pétitionnaires ont demandé au tribunal d’annuler la loi ou du moins certains de ses articles pour violation des droits fondamentaux, dont le droit à l’égalité. Ils disent que la loi ne reconnaît aucun statut aux minorités et privent les Druzes et les autres de leurs droits fondamentaux, malgré leur loyauté et les services qu’ils ont rendus à Israël.
Le ministre de l’Éducation Naftali Bennett, l’un des principaux partisans de la loi, a admis mercredi avoir réalisé tardivement que la loi blessait les sentiments des membres de la communauté druze d’Israël.
Avec 62 voix contre 55, le Parlement israélien, la Knesset, a adopté le jeudi 19 juillet une loi définissant Israël comme l’État-nation du peuple juif et privant de tous leurs droits civils et humains les descendants des Palestiniens restés sur leur terre ancestrale à la création d’Israël en 1948.
La loi fait de l’hébreu la seule langue officielle du pays, proclame Qods comme capitale d’Israël et déclare que l’établissement de localités juives sur le territoire israélien relève de l’intérêt national.