Sur fond d'escalade de tensions entre les États-Unis et l'Iran, le journal américain Washington Post écrit qu’il est apparu à un moment donné que Trump serait capable de mettre en œuvre la «stratégie du fou» (madman theory) de Richard Nixon pour changer les relations internationales à son avantage et effrayer les autres États. Kissinger, le chef de la diplomatie du président Nixon, l'avait théorisé pendant la guerre du Vietnam : faire n’importe quoi, se comporter de manière absurde, frapper à n’importe quel moment, mais avec le plus de violence et de rapidité possible pour déstabiliser l’adversaire. Cette stratégie réussira-t-elle face à l'Iran?
Les démarches imprévisibles et controversées de Donald Trump ont laissé croire que ce dernier tente d’appliquer la «stratégie du fou» comme Richard Nixon. Concernant la politique étrangère, les styles des deux hommes peuvent converger sur un point important. Comme Trump, Nixon était soucieux de se forger l’image d’un homme instable et irrationnel auprès de ses adversaires, a expliqué Washington Post dans son numéro du lundi 23 juillet.
" Nixon n'a jamais voulu que les Soviétiques devinent ce qu'il irait faire ou pas faire. Faire semblant d'être extravagant ou irrationnel a été une stratégie pour lui. Mais Nixon allait au-delà des mots et agissait, tandis que Trump aime bluffer. Or, comme tout bluffeur, c'est un lâche qui a peur de toute confrontation, quand celle-ci risque de se produire concrètement. Le problème est que "trop de menaces tue la menace". En été 2017, Trump a promis "feu et furie" à la Corée du Nord. Un an plus tard, il a abandonné la partie face à un dirigeant nord-coréen qu’il avait surnommé quelques mois auparavant "Little Rocket Man". Trump est même allé jusqu'à le légitimer et le louer sous les caméras du monde entier . Trump a décidé ensuite d'en finir avec les exercices militaires conjoints américano-sud-coréens, et ce, en échange de vagues promesses de dénucléarisation qui se réaliserait on ne sait pas quand, a rappelé le journal avant de conclure :
"Si le passé est prologue, Trump revendiquerait, l'année prochaine, le mérite d'avoir évité de justesse la guerre avec l'Iran et saluerait par la même occasion le président Hassan Rohani pour ses talents de politicien, pour son humour et son intelligence et surtout pour ce qu'il a fait pour son peuple".