La tension monte d’un cran au sein des Émirats arabes unis au sujet de la guerre au Yémen. Un prince fugitif émirati fait des révélations.
Un prince fugitif émirati a dévoilé la montée des différends entre les émirs des Émirats arabes unis sur la participation des EAU dans la guerre au Yémen.
Rached ben Hamad al-Charqi, prince émirati de 31 ans, président du Centre de culture et des médias à Fujaïrah, qui a fui il y a presque deux mois à Doha, capitale du Qatar, a révélé, dans une première interview avec The New York Times, des non-dits au sujet de la guerre déclenchée par l’Arabie saoudite contre le Yémen et à laquelle participe également ce pays.
Les #EAU mènent la guerre avec leurs mercenaireshttps://t.co/uzpUzZvUrO
— Press TV Français (@PresstvFr) June 22, 2018
Le New York Times a écrit que Rached ben Hamad al-Charqi, deuxième fils de l’émir de Fujaïrah, s’était rendu, le 16 mai à l’aube, inopinément, à l’aéroport de la ville de Doha, capitale du Qatar, où il a demandé l’asile. Il avait expliqué que sa vie était en danger vu les différends avec les responsables d’Abu Dhabi.
La fuite d’un prince émirati à Doha et puis ses révélations contre les responsables de son pays ont été qualifiées d’inédites, dans toute l’histoire de ce pays, comme l’affirment les observateurs politiques du Moyen-Orient au New York Times.
Le prince émirati a accusé les responsables émiratis de blanchiment d’argent et de chantage. Il a aussi dévoilé des différends qui existaient entre les émirs des EAU au sujet de la guerre au Yémen :
« Les responsables d’Abu Dhabi ont expédié des forces militaires au Yémen sans demander l’avis des six autres émirs du pays. Plus de trois ans après le début de cette guerre, c’est maintenant au tour des émirats plus petits tels que Fujaïra d’envoyer ses effectifs sur les champs de bataille au Yémen. »
Rappelant que la plupart des morts sont des soldats émiratis, Cheikh Rached a révélé que les médias émiratis n’annonçaient pas le bilan exact des tués et qu’ils prétendaient que moins de 100 militaires ont été tués dans cette guerre.
Le prince Rached a, aussi, évoqué ses différends avec les services de sécurité émiratis qui faisaient pression sur lui pour qu’il paie des dizaines de millions de dollars aux personnes, dans les autres pays, qu’il ne connaissait même pas. Selon The New York Times, la démarche des agents de renseignements émiratis constituait, éventuellement, une violation des lois des EAU et règles internationales sur le blanchiment d’argent.
Le prince a précisé que les agents de renseignements lui disaient de transférer des sommes d’argent à divers pays :
« J’ai donné près de 70 millions de dollars à des personnes en Jordanie, au Liban, au Maroc, en Égypte et en Syrie et même en Ukraine et en Inde. »
L’analyste des questions du golfe Persique, David Roberts estime que les émirs des Émirats arabes unis étaient très mécontents des responsables d’Abu Dhabi surtout de leur politique étrangère. C’est très rare qu’un responsable émirati fasse de telles révélations en public, indique-t-il.