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Que projettent de faire les Américains de la cellule de guerre "al-Mouk"?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les camps d'entrainement terroristes en Jordanie.© Miscellanées

Le Pakistan va-t-il se transformer en une arrière base pour le terrorisme d'obédience wahhabite destiné à déstabiliser les frontières iraniennes? C'est en tout cas ce que planifient les Américains et le régime de Riyad. Or Islamabad vient de s'opposer à nouveau à ce projet américano-saoudo-israélien qui prévoit surtout à mettre sur pied une "cellule de guerre anti-iranienne" au Baloutchistan pakistanais d'où devraient être pilotées des "opérations terroristes" voire des "attaques armées" contre le territoire iranien.

Tout au long de la guerre de sept ans en Syrie, les États-Unis et leurs alliés ont armé et financé des terroristes takfiristes répartis entre autres dans des camps d'entrainement en Jordanie. Là, ils étaient placés sous le commandement d'une cellule d'opération, baptisée "al-Mouk". Depuis que reprise du point de passage Nassib sur les frontières syriennes avec la Jordanie, Al-Mouk a perdu sa raison d'être. N'empêche que les projets américano-sionistes sont maintenus, eux qui visent à multiplier Al-Mouk à travers toute la région, y compris sur les frontières avec l'Iran. 

Selon l’agence d’information Tasnim News, Al-Mouk qui pilote les opérations terroristes dans le sud de  la Syrie, réunit les officiers US, britanniques, français, israéliens ainsi que ceux de certains pays arabes, comme l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Qatar. Sa mission? Fournir aux groupes terroristes des renseignements et des armes, y compris des missiles antichars américains Tow et Stinger.

Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, les Américains et les Saoudiens essaient de transférer la cellule d’opération militaire al-Mouk sur les frontières méridionales de l’Iran avec pour l'objectif de créer des foyers de tension aux portes de l'Iran: il s'agit surtout de déstabiliser les régions iraniennes à population baloutche dont les affinités sont multiples avec les tribus vivant le Baloutchistan pakistanais. A vrai dire, la guerre syrienne n'aurait jamais pu avoir lieu, sans des "cellules de guerre" plantées à Amman (Jordanie) ou encore à Antioche (Turquie).

Depuis presque deux semaines le front américano-saoudien s’efforce de former la version pakistanaise d’al-Mouk sur les frontières iraniennes. Des officiers américains, jordaniens, saoudiens, émiriens, français, britanniques et turcs, désormais au chômage en Jordanie, devront y être déployés et ce sera l'Arabie de Ben Salmane, leur sponsor. Connu pour son amour viscéral pour Israël, MBS et ses paires américains travaillent à la mise sur pied d'un Al-Mouk version pakistanaise : les plans visent plus loin que de simples infiltrations terroristes à caractère sporadique. Il s'agit de mener de véritables guérillas sur les frontières ouest iranien, de "harceler le régime de Téhéran" tant que faire se peut. Cette perspective finirait à terme, espèrent les planificateurs, à  avoir des répercussions au sein de la société iranienne avec en filigrane des violences confessionnelles et ethniques à l’intérieur des frontières du pays.

Attitude du Pakistan? 

Porté par une politique d'essence de plus en plus hostile aux Etats-Unis, le Pakistan a rejeté le plan US : cette cellule de guerre anti-iranienne ne devrait pas voir le jour puisqu'elle "présentera un danger sécuritaire" pour l'Etat pakistanais. 

Les terroristes de Jaïch al-Islam que les Américains et les Saoudiens s'apprêtent à transporter aux portes de l'Iran n'agiront pas sans mettre en danger la sécurité du Pakistan. Mais Riyad ne désespère pas : depuis 2017, les Saoudiens multiplient leurs soutiens financiers aux écoles wahhabites dans le Baloutchistan pakistanais avec un seul agenda : la haine des chiites et de l'Iran. Or les chiites constituent une communauté forte de 20 à 30 millions d'âmes alors que le Pakistan compte une population de 180 millions de personnes. Islamabad ne peut accepter le risque d'un embrasement intérieur. Surtout que le Pakistan penche désormais et sans hésiter vers le camp de l'Est à savoir la Chine et la Russie.

Après la chute de l’ex-Union soviétique, le Pakistan a établi de bonnes relations avec les États-Unis. Mais cette époque semble désormais révolue. Islamabad ne peut se conformer avec une Amérique qui complote en Afghanistan contre ses intérêts, qui l'a abandonné en faveur de l'Inde, qui fera une bouchée du Pakistan, si besoin est. Quant à l'Arabie saoudite, le Pakistan est bien conscient que toute alignement sur la politique saoudienne est condamné d'avance : au Yémen, Islamabad ne s'est pas trompé quand il a refusé toute participation à la coalition pro-saoudienne. Rien ne dit que face à l'Iran, "grand voisin de l'ouest", le Pakistan soit prêt à commettre la fatale erreur.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV