La Commission d’énergie atomique d’Israël a pris des mesures pour fortifier et protéger les deux réacteurs atomiques d’Israël à Dimona, face à la potentielle menace d’attaque au missile du Hezbollah, selon le quotidien Haaretz, qui a relayé jeudi 28 juin les propos de responsables de la commission.
Les autorités pensent que le Hezbollah libanais considère les infrastructures de Dimona et Soreq comme des cibles de choix pour une prochaine guerre.
Quoiqu’il en soit, l’annonce des mesures en vue de protéger le site témoigne de l’inquiétude des autorités israéliennes quant aux missiles du Hezbollah qui représentent une menace potentielle contre toutes les installations économiques, industrielles et militaires d’Israël.
Les tensions régionales et la confrontation du régime d’Israël avec l’axe de la résistance et l’Iran ne cessent de s’intensifier. Les images satellitaires du déploiement du système de défense antiaérien, Dôme de fer, autour de la centrale nucléaire ne signifient pas forcément l’avènement d’un conflit, mais révèlent plutôt la peur du régime de Tel-Aviv face aux évolutions dans la région.
La Commission d’énergie atomique d’Israël a récemment mené un exercice de simulation de frappe de missile sur l’un des réacteurs et des mesures à prendre pour éviter des fuites radioactives. Le régime se prépare donc aux pires scénarios possible. Il estime que l’attaque contre cette installation ne sera possible que dans le cadre d’une guerre régionale globale.
Israël reconnaît donc la capacité du Hezbollah libanais de cibler les installations nucléaires israéliennes. C’est inévitablement une réponse qui doit être proportionnée aux exactions israéliennes.
Des responsables de la commission ont déclaré à Haaretz qu’une frappe de missile ne représente pas de danger pour la population, mais pourrait plutôt alimenter les propagandes pour les ennemis d’Israël. Naturellement, il n’est ni dans l’intérêt du régime ni dans celui de la population de tirer d’autres conclusions des enquêtes, sinon la terreur l’emporterait.
Cependant, il serait pertinent de se référer au rapport de Haaretz du 6 mars 2017 qui soulignait l’étendue des dégâts causés à la centrale nucléaire de Dimona en cas d’attaque de missile Scud.
Le rapport indiquait que si un missile conventionnel explosait à 35 mètres du site, les dommages infligés aux systèmes de démarrage seraient considérables.
Le plus important dans les développements régionaux est que le Hezbollah libanais pourrait transformer le plan stratégique d’Israël en un moyen de dissuasion dans son équation de dissuasion stratégique et régionale.
Depuis que le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, a affirmé en juillet 2017 que « l’entité sioniste doit se préoccuper de sa centrale nucléaire de Dimona, car elle est de loin plus menaçante que les entrepôts d’ammoniac de Haïfa », les dirigeants israéliens ont revu leurs calculs et les conséquences de toute attaque dévastatrice contre le Liban.
Ceci dit, les risques d’une guerre au Liban sont minimes.