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Le soutien de la France aux terroristes anti-iraniens mine les relations Paris-Téhéran

Le comportement ambigu de la France, qui soutient les terroristes anti-iraniens, sape les relations Téhéran-Paris. (Photo d’illustration)

Pour la énième fois, vient d’avoir lieu à Paris la réunion annuelle des Moudjahidines du peuple, une milice terroriste née au lendemain de la Révolution islamique d’Iran et largement soutenue par Israël, l’Arabie saoudite et les États-Unis ; une milice armée coupable de la mort de 17 000 ressortissants iraniens, responsables et civils, qu’elle a éliminés à coup d’attentats ou d’attaques armées commis sur le sol iranien ou encore à travers le monde.

Alors que la France réclame à l’Iran son « désarmement balistique » et qualifie cette demande d’« efforts censés sauver l’accord nucléaire », l’Iran peut-il lui faire confiance ? En effet, comment faire confiance à un État qui fait du prosélytisme pro-terroriste ?   

Le « show annuel » des terroristes des Moudjahidines du peuple s’est déroulé le samedi 30 juin à Paris. Il réunissait sous le drapeau de la République française, des « résidus » comme l’ex-maire de New York, Rudy Giuliani, proche conseiller de Trump, ou encore les anciens ministres français des Affaires étrangères Bernard Kouchner et Philippe Douste-Blazy. Le néo-con Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants, était aussi de la partie.

La Macronie a donc ouvert ses portes à un « meeting » où les orateurs se sont succédé pour réclamer « des sanctions sans précédent » contre le peuple iranien et le « renversement du régime politique » au pouvoir. On se rappelle fort bien comment le prédécesseur d’Emmanuel Macron, François Hollande, avait pris sous son aile les « opposants syriens » qui servaient de couverture à des milices terroristes. 

Quant au lieu et à la date du meeting, les autorités françaises avaient fait preuve d’un zèle et d’une minutie hors pair pour que tout se déroule comme prévu : de vastes moyens de transport octroyés par la mairie de Paris pour le transfert des miliciens de leur base en Albanie à Paris ou encore un permis accordé aux banques françaises pour qu’elles paient en cash les invités de marque de Rajavi, tout avait été minutieusement planifié. Et dire que les banques françaises refusent toute transaction avec l’État iranien ! 

Selon des sources bien informées, certains des orateurs auraient perçu des sommes allant jusqu’à 80 000 dollars pour assister à ce spectacle entièrement consacré au prosélytisme du terrorisme contre un État souverain, en l’occurrence l’Iran. On aurait souhaité voir la justice française, si prompte à capturer et à mettre en geôle des dirigeants africains récalcitrants, pointer le bout de son nez sur les lieux, de sorte à donner du grain à moudre aux cadres de la milice, qui est en guerre depuis 40 ans contre le gouvernement et le peuple iraniens. Mais rien de tel ne s’est produit.  

Photo de souvenir des marionnettes politiques avec Maryam Rajavi (vêtue de bleu), l’actuel leader de la milice terroriste, le 30 juin 2018 à Villepinte, dans la banlieue nord de Paris. ©AFP

Le soutien de Paris à ces terroristes de renom intervient alors que la résolution 1373 du Conseil de sécurité de l’ONU réaffirme l’obligation qui pèse sur les États de « s’abstenir de soutenir, de quelque manière que ce soit, toute activité terroriste. »

Elle impose également à tous les États d’« empêcher que ceux qui financent, organisent, facilitent ou commettent des actes de terrorisme n’utilisent leurs territoires respectifs pour commettre de tels actes contre d’autres États ou contre les citoyens de ces États ».

Rudy Giuliani, à la tribune de la milice terroriste du Moudjahidines du peuple, le 30 juin 2018 à Villepinte, au nord de Paris. ©AFP

La question qui se pose est dès lors la suivante : comment se fait-il que des terroristes dont les mains sont maculées de sang résident depuis 40 ans sur le sol français tout en bénéficiant de la protection rapprochée de l’État français ? Après tout, le mot de « terrorisme » ne cesse de revenir dans le discours des officiels français chaque fois qu’ils évoquent « le soutien de l’Iran » au Hezbollah et à d’autres mouvements dont le poids et le rôle dans la guerre contre Daech sont de notoriété publique. 

Il y a quelques jours, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, présent au cinquième round des pourparlers politiques Téhéran-Paris, avait pourtant exprimé les plus vives protestations à ce sujet. Il avait reproché à Paris son laxisme et sa mansuétude vis-à-vis de ce groupuscule qui dispose d’une base militaire dans la banlieue parisienne et qui se comporte comme une véritable secte. Mais Paris a préféré se boucher les oreilles. Comment veut-il alors que l’Iran croie en sa profession de foi pacifique et en ses appels au dialogue quand il dit vouloir sauver l’accord nucléaire ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV