Un dirigeant du mouvement de la résistance islamique de la Palestine, Hamas, a déclaré que les responsables égyptiens et qataris avaient exigé, lors de leurs entretiens avec les dirigeants du Hamas, que le groupe palestinien mette fin aux manifestations de masse hebdomadaires anti-israéliennes, dont la première date d'il y a déjà 14 semaines. Ce sont des manifestations placées sous l'insigne "Marche du Grand retour". Qataris et Égyptiens auraient proposé en échange de la levée du blocus israélien de Gaza! Un oui du Hamas, affirment les analystes, revient à liquider la cause palestinienne.
Ahmed Yousef, l’un des dirigeants du Hamas a fait part, samedi 30 juin, d’un possible accord censé mettre fin au blocus de Gaza, rapporte l’agence de presse palestinienne Maannews.
L’Égypte et le Qatar ont remis aux dirigeants du Hamas une série de propositions dont la fin des manifs anti-israéliennes hebdomadaires en échange de la levée de l'embargo qui frappe depuis 2010 Gaza. L'initiative égypto-qatari ( deux frères ennemis, pourtant, NDLR) serait, selon Yousef, en cours d'étude. Le Caire et Doha disent avoir remis ces propositions au Hamas, pour éviter "tout dérapage vers l'affrontement armé avec l’armée israélienne" et surtout pour " mettre fin à la Marche palestinienne du retour".
Réponse du Hamas à l'initiative égypto-qatarie?
Le responsable du Hamas a affirmé que "l'initiative égypto-qatarie" a toutes les chances d'être acceptée mais précise que "le mouvement de la résistance islamique de la Palestine considère la cause palestinienne comme une cause centrale" et "que par conséquent, "il ne l’abandonnera jamais".
« Il n’y aura jamais un État palestinien sans Gaza et il ne faut jamais renoncer au retour des réfugiés palestiniens. Le Hamas ne s'y résignera pas » a-t-il insisté.
Il y a quelques mois un soi-disant plan de paix américain, surnommé « deal du siècle » a été proposé par Donald Trump, un plan vieux de près d'un siècle mais remis au goût du jour. Le projet mort-né selon nombreux commentateurs, est soutenu par l'Arabie saoudite et vise à déposséder les Palestiniens de leur terre ancestrale et de la totalité de leurs droits et surtout à préparer le terrain à une normalisation arabo-israélienne. Le plan cible essentiellement le droit au retour des réfugiés palestiniens.
Le statut des réfugiés palestiniens devrait, suivant le plan, être résolue sur la base du principe de la « patrie de substitution » en dehors d'Israël et le « droit au retour » des réfugiés palestiniens en Palestine sera définitivement annulé.
Selon ce plan, l’État palestinien sera installé dans la bande de Gaza et seulement pour les zones A, B et certaines parties de la zone C de la Cisjordanie. Par ailleurs, le statut final de Qods et le retour des réfugiés palestiniens seront renvoyés à des négociations ultérieures. Toujours selon ce plan, des négociations de paix débuteront entre le régime israélien et les pays arabes sous la direction de l’Arabie saoudite, les Palestiniens étant considérés comme des marionnettes devant obéir.
L’entité sioniste refuse catégoriquement de reconnaître le principe du droit au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants, car cela reviendrait à accepter la responsabilité de ce qui leur est arrivé. De plus, puisqu'il mettrait fin à la majorité juive en Israël, il a été dénoncé à maintes reprises comme une menace à la survie même du régime sioniste.
L'Accord sur la Cisjordanie et la bande de Gaza de 1995, également connu sous le nom des accords d'Oslo, entérine la répartition en trois zones des territoires de la Cisjordanie : les zones A, B et C.
L'accord Oslo était conçu au départ pour une période de transition de cinq ans et prévoyait la création d'un État palestinien souverain. Les zones C devaient être progressivement converties en zones A et B. Cette étape n'est toujours pas accomplie à ce jour.
Et si le Hamas abandonne, les Gazaouis en feront-ils de même?
Depuis plus de trois mois, des manifestations hebdomadaires se tiennent à Gaza en guise de protestation contre la décision US d’avoir reconnu la ville sainte de Qods comme capitale du régime de Tel-Aviv. Ces manifestations sont, également, une manière de dénoncer le transfert l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods et le fameux deal du siècle. Pour les Palestinien, il ne reste pas aucun autre choix que celui de la résistance d'où le courage et la bravoure dont ils font preuve en allant à la rencontre des tirs.
Les troupes israéliennes, tirant des balles réelles, ont tué depuis le début des protestations palestiniennes au moins 142 Palestiniens et en ont blessé plus de 15.200 autres. Ces massacres sont largement censurés par la presse "mainstream". Les organisateurs des manifestations continuent eux à réclamer la poursuite de leurs mouvements.
La résolution 194 de l’ONU non respectée par Israël reconnaît le droit au retour des réfugiés palestiniens. Plus de 6 millions Palestiniens ont été déplacés suite à l’occupation de leurs territoires par les Sionistes. Malgré l’énorme pression qu’Israël, les États-Unis et l’Arabie saoudite ainsi que leurs alliés régionaux peuvent exercer sur les Palestiniens, il est difficile de voir ces derniers accepter un plan aussi méprisant à leur égard.