L'équipement permettant de construire des centrifugeuses avancées sur le site de la centrale nucléaire de Natanz, en Iran, devrait être achevé d'ici un mois, a annoncé mercredi le directeur de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (OEAI) et vice-président, Ali Akbar Salehi. Selon le président de l'OEAI, le réacteur de Natanz a la capacité d'enrichir de l'uranium à hauteur de 1000.000 UTS. Cette capacité pourrait être atteinte non pas en quelques années, toujours selon M. Salehi.
Il s'est rendu mercredi 7 juin sur le site de la centrale nucléaire Natanz, au centre de l'Iran, et a déclaré que l'installation des infrastructures pour construire des centrifuges de pointe devrait être achevé d'ici un mois.
Dans une interview télévisée en direct, M. Salehi a fait part du lancement rapide et sérieux des préparatifs en vue d'augmenter la capacité d'enrichissement d'uranium du pays dans l'hypothèse où l'accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien deviendrait caduc après le retrait des États-Unis.
Cette initiative fait suite au discours de lundi de l’honorable Ayatollah Khameneï qui a ordonné la reprise de l’enrichissement de l'uranium à un niveau de 190.000 UTS (Separative Work Unit, ou unité de travail de séparation) et ce, dans le cadre de l’accord nucléaire.
« Nous avons pris rapidement des mesures et entamé l'installation du site en 48 heures, comme vous le voyez. Dans dix mois, nous pourrons enrichir l'uranium à un niveau de 190.000 UTS dans le cadre de l'accord nucléaire » a déclaré le chef de l’OIEA à la télévision d’État.
Salehi a ajouté que le développement des infrastructures est en cours et qu’ « avec ce rythme, on pourra tester d’ici un mois 60 centrifugeuses sur le site. »
Montrant l’un des sites en cours de préparation, M. Salehi a ajouté que « la salle est prévue pour l’utilisation des modèles IR-2, IR-4 et IR-6. On aura besoin d’un autre salon avec un plafond plus haut pour le modèle IR-8 », a-t-il renchéri.
Il a déclaré que « pour le moment, nous ne pouvons pas produire la quantité de centrifugeuses souhaitée car l'accord sur le nucléaire ne nous le permet pas. Alors nous nous en tenons aux directives de l'Ayatollah Khamenei et agissons dans le cadre de l'accord ».
L’une des infrastructures à cette fin constitue les installations électriques sûres et de haute sécurité à Natanz et nous avons déjà préparé les fondations pour un million d'UTS.
Le vice-président iranien a évoqué ensuite les centrifugeuses de sixième génération testées il y a neuf ans, « mais il reste à remédier à certains défauts pour pouvoir les produire en masse ».
« S’agissant de la huitième génération, il nous faudra au moins sept ou huit ans pour les produire », a-t-il précisé.
Interrogé sur la vraie position de l'Europe par rapport à l’accord sur le nucléaire iranien après le retrait unilatéral des États-Unis, il a déclaré que les Européens se trouvent dans une « impasse diplomatique ».
Et d'ajouter: « D’une part, Ils veulent rester indépendants vis-à-vis de leur allié américain et préserver une source sûre d'approvisionnement en énergie qu’est l’Iran. D'autre part, ils sont sous la pression des USA et d'Israël. C’est pourquoi ils n’ont qu’à sauver l’accord nucléaire et résister à l’unilatéralisme des États-Unis. »