En allusion à la dernière directive du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, le quotidien économique et financier britannique The Financial Times rapporte les propos du vice-président iranien et directeur de l’Organisation de l’énergie atomique d'Iran (OIEA), Ali Akbar Salehi et tente de les commenter. Pour le journal, la mesure décidée par Téhéran contient un message.
« Nous avons fait le premier pas. Téhéran a annoncé mardi la mise en route d’un plan visant à augmenter sa capacité à enrichir l’uranium et a envoyé une lettre à l’AIEA sur la relance de certaines activités... Ces mesures ne violent pas le Plan global d’action conjoint. L’Iran ne fait que remettre en marche l’enrichissement de l’uranium tout en restant dans l'accord », affirme le journal citant Ali Akbar Salehi, président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique. En effet, The Financial Times voit à travers les mesures nouvellement adoptées par les responsables iraniens à la fois l'expression de la colère iranienne et la volonté de pousser l'Europe à mieux concrétiser son soutien au maintien du PGAC.
Le journal revient sur l'annonce du Leader de la RII le 4 juin où il a ordonné la reprise de l’enrichissement de l'uranium à hauteur de 190.000 UTS et les mesures très rapides mises sur place par les autorités iraniennes dans la foulée de cette annonce.
« À peine 24 heures après le décret du Leader iranien, le chef de l'OIEA (Organisation iranienne de l'énergie atomique), Salehi a fait part de la disponibilité de son organisation à produire de l’hexafluorure d’uranium (UF6) dont l'utilisation industrielle est liée au cycle du combustible nucléaire. Il a dit aussi que l'OIEA est prête à produire du combustible nucléaire pour la centrale nucléaire de Bouchehr, soit quelque 280 tonnes de combustible fissile pour remettre en marche et construire des centrifugeuses de pointe. Tout ceci fait partie de la stratégie iranienne visant à pousser l'Europe à réagir aux sanctions américaines », écrit le journal.
« L'Iran tente de faire comprendre à l'Europe que son maintien dans le PGAC a un prix: il n'y resterait qu' à condition que d'autres parties comme la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Union européenne, la Russie et la Chine empêchent ou limitent les retombées des sanctions US, poursuit le journal qui citant un haut diplomate de l'UE ajoute : « La reprise de l'enrichissement de l'uranium ne signifie pas pour le moment le retrait des Iraniens. Mais ces derniers commencent à s'impatienter. C'est un avertissement à tous les signataires du PGAC ». The Financial Times prévoit de son côté une escalade des tensions Washington-Téhéran dans la foulée de cette décision.