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L’état-major nord-coréen remanié avant le sommet Kim-Trump

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le leader nord-coréen Kim Jong-un inspecte la construction de la « zone touristique côtière de Wonsan-Kalma » à Pyongyang le 25 mai 2018. ©KCNA

Trois hautes autorités militaires de la Corée du Nord ont été limogées et remplacées à l’approche d’un sommet ultra médiatisé du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avec le président américain Donald Trump, selon plusieurs rapports.

Tous les trois hauts gradés semblent avoir été remplacés par de jeunes loyalistes de Kim, dans le cadre d’une transformation en cours du système politico-militaire du pays depuis que le jeune leader a pris le pouvoir en 2011.

L’agence de presse sud-coréenne Yonhap, citant un responsable du renseignement non identifié, a rapporté que le chef de la Défense Pak Yong Sik avait été remplacé par No Kwang Chol, tandis que Ri Myong Su, chef de l’état-major de l’Armée populaire coréenne (KPA), avait été remplacé par Ri Yong Gil.

Le limogeage du général Kim Jong Gak du poste de directeur du bureau politique général du KPA et son remplacement par le général Kim Su Gil ont été mentionnés dans les médias nord-coréens et confirmés lundi par le ministère sud-coréen de l’Unification.

« Toutes ces personnes (promues) sont les meilleurs hommes de Kim Jong-un », a déclaré Michael Madden, auteur du blog américain de Corée du Nord Leadership Watch. « Tous les trois ont occupé des postes très sensibles et de hauts niveaux sous Kim Jong-un, ils sont très loyaux, et tous ont de l’expérience dans les interactions avec des délégations étrangères. »

Les trois hommes remplacés, Pak, Ri et Kim, ont respectivement 68, 81 et 77 ans.

Ce remaniement intervient en plein préparatif du sommet du 12 juin entre Donald Trump et Kim à Singapour.

Les autorités américaines commentent le changement par l’existence « des dissidences » au sein de l’armée nord-coréenne au sujet du dialogue entre Pyongyang et son voisin du Sud, mais aussi Washington.

Pour les commentateurs, bien que les motifs de la manœuvre soient peu clairs, mais ce geste de Kim vise à « consolider son pouvoir et à favoriser le contrôle maximal de ce dernier sur l’Armée populaire coréenne, à un moment sensible où le pays entre en dialogue avec le monde extérieur qui n’est pas très fiable quand il s’agit des États-Unis et où il voit une opportunité pour œuvrer au développement économique intérieure ».

« Si Kim Jong-un veut faire la paix avec les États-Unis et la Corée du Sud et négocier une sortie au moins partielle du programme nucléaire, il va falloir qu’il limite l’influence de l’armée », commente d’autre part Ken Gause, directeur du groupe affaires internationales à CNA, un institut de recherche et d’analyses.

« Ce remaniement a placé au premier plan les officiers qui sont justement capables de faire ça. Ils sont fidèles à Kim Jong-un et à personne d’autre », ajoute-t-il.

Les États-Unis veulent obtenir la dénucléarisation de la Corée du Nord, promettant en retour de lever les sanctions économiques et d’apporter la prospérité au pays, mais Washington est d’avis qu’il existe des dissidences au sein de l’armée nord-coréenne au sujet des récentes évolutions, surtout que Washington ne passe pas pour être fiable et respectueux des engagements qu’il prend dans le cadre des accords internationaux. Et le cas du nucléaire iranien est bien explicite. 

La promotion des trois généraux nord-coréens pourrait également être liée à la volonté de Kim Jong-un de donner à l’armée un rôle clé dans de grands projets d’infrastructures.

Le général Kim Su-Gil a ainsi été vu accompagnant le dirigeant nord-coréen lors d’une récente visite dans une zone balnéaire touristique.

« Cela veut dire deux choses : que Kim Jong-un consolide son pouvoir et que le parti au pouvoir et l’armée travaillent de plus en plus étroitement pour œuvrer au développement économique », estime Yang Moo-ji, qui enseigne à l’université des études nord-coréennes à Séoul.

Tous les trois remplaçants ont fait partie de délégations envoyées à l’étranger, alors que le pays prépare des rencontres avec les États-Unis, la Chine, la Russie et peut-être la Syrie.

« Kim leur donne une promotion parce qu’il va y avoir beaucoup d’interaction avec l’étranger », déclare Michel Madden, du site 38 North de l’université Johns-Hopkins à Baltimore.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV