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Pourquoi ben Salmane se trouve-t-il dans l'abîme ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. ©Reuters

Les affrontements à Taëf et dans d’autres régions de l’Arabie saoudite, l’escalade des tensions entre les courants religieux extrémistes montrent que le rôle de Mohammed ben Salmane n’a pas été des plus efficaces.

Les affrontements qui ont eu lieu hier vendredi 1er juin à Taëf (attaque contre les forces de sécurité et la police) et dans d’autres régions de l’Arabie saoudite, l’avertissement lancé par ben Salmane à Al-Qaïda et la montée des conflits interconfessionnels comme ceux entre les wahhabites et la famille Ale Cheikh d’une part et la famille Ale Salmane de l’autre, mettent clairement en exergue l’incapacité de Mohammed ben Salmane à tempérer les courants radicaux en Arabie saoudite, contrairement aux attentes des Occidentaux.

Mais en ce qui concerne sa politique étrangère, Riyad a réussi à faire des progrès grâce à ben Salmane.

Bien que le prince héritier saoudien ait essuyé une défaite au niveau sécuritaire, il a réussi en suivant pas à pas la politique régionale de Washington à s’imposer comme une figure politique arabe de poids.

Le plan des États-Unis était de résoudre le conflit arabo-israélien via Riyad et ben Salmane. L’Arabie a relativement avancé dans ce droit fil, mais malheureusement a opté pour un compromis. L’année dernière, certaines figures politiques et sécuritaires saoudiennes se sont même présentées à des réunions organisées par le régime de Tel-Aviv où elles ont été chaleureusement accueillies par les autorités.

Sur la scène de la politique étrangère, ben Salmane a été un bon exécuteur de la politique américaine. Mais en ce qui concerne les affaires intérieures, il a essuyé un revers.

La faille politique de la guerre au Yémen est devenue un défi majeur pour Riyad, contre laquelle de nombreuses autorités politiques saoudiennes ont protesté.

Certaines familles royales ont, à maintes reprises, dénoncé le comportement de ben Salmane qui a mené à la réduction du budget et à l’instabilité de Riyad.

Ces litiges n’ont pas seulement débouché sur la guerre au Yémen. Après les contentieux avec Doha, le peuple saoudien a compris que les autorités politiques manquaient d’unité. Les anciens se sont opposés à ben Salmane, qualifiant ses actions d’ambitieuses.

Les Ale Saoud et les wahhabites sont indissociables. Leur séparation aura des conséquences destructrices pour les deux parties. L’Arabie saoudite ne peut certainement pas survivre sans le wahhabisme et la suppression de la richesse pétrolière des Ale Saoud causerait la dissolution du courant.

De son côté, le quotidien Al-Youm a écrit dans son édition de vendredi que les parties occidentales avaient conseillé à ben Salmane de se présenter de moins en moins en public et de réduire les décisions controversées qui suscitent l’hostilité à l’intérieur de la famille royale et des milieux publics.

Elles lui ont également demandé de ne pas se comporter comme « un roi », mais d’attendre le jour de son intronisation.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV