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Contrat d'armement avec Bakou: Tel-Aviv en difficulté

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les soldats de l'armée azerbaïdjanaise. (Photo d'archives)

Alors que la politique européenne sur plusieurs dossiers y compris celui de Qods ou encore du nucléaire iranien va à l'opposé de celle de Tel-Aviv, Israël s'inquiète d'avoir à perdre l'une des principales sources de revenu : le trafic d'armes en provenance de l'Europe. Dans un récent article, l'expert israélien en question militaire Yusi Millman, affirme que le récent contrat pour l'achat et la vente d'armements entre Israël et l’Azerbaïdjan, pourrait mettre en difficulté Tel-Aviv. Ayant servi depuis longtemps de courroie de transmission des armes trafiquées, Israël laisse entendre qu'il pourrait ne plus se montrer aussi coopératifs que par le passé face à l'Europe. 

Yusi Millman précise que le contrat d'armement signé entre Israël et l'Azerbaïdjan, selon lequel les armes européennes seront livrées via la Slovaquie en Israël puis en Azerbaïdjan, a mis en difficulté Tel-Aviv. "Ce transfert d’armes est contraire aux règles communes de l’UE", estime-t-il dans un article publié dans le quotidien israélien Maariv. 

Le spécialiste israélien Yusi Millman (Archives)

"Ces armes sont fabriquées en République tchèque, mais seront exportées en Israël via la Slovaquie. Le fabricant d’armes israélien Elbit se chargera de leur transfert vers la République d’Azerbaïdjan. La valeur de ce contrat est de 50 millions de dollars",  affirme l'Israélien laissant supposer que ce trafic juteux pourrait ne plus se faire via le territoire israélien. 

"Voisin de l'Iran, l’Azerbaïdjan entretient depuis deux décennies des relations stratégiques avec Israël. Et pourtant, ce nouveau contrat d’armement met Israël dans l'embarras puis nos autorités. Car les révélations faites dans nos journaux au sujet de ce transit pourrait mettre en colère le gouvernement d'Ilham Aliyev. Certaines autorités azerbaïdjanaises proches d’Aliyev ont déjà exprimé leur mécontentement de la diffusion de certains rapports au sujet de ces contrats sans que Tel-Aviv prenne le temps de leur répondre", ajoute l'article. 

Le président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliyev rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à Davos, le 24 janvier 2018.

"Bakou est un grand marché de vente pour les armes israéliennes. Lors de la visite de Netanyahu à Bakou en 2016, le président azerbaïdjanais a fait état de la signature d’un contrat d’armement avec Israël d'une valeur de 5 milliards de dollars. Or ce contrat a pris des dimensions énormes puisque Bakou se trouve désormais en ligne de mire de l'UE qui lui reproche la violation des règles des droits de l'homme ou encore le conflit avec l’Arménie. L’Union Européenne a interdit la vente d’armes à Bakou et c'est cela qui pourrait s'avérer embrassant pour nous, les israéliens", ajoute l'analyste israélien. 

Dans la suite de l'article, l'auteur s'inquiète des révélations récentes sur le trajet du trafic d'armes : "La télévision de la République tchèque aurait des informations qui prouveraient que les armes sont transportées avec l’accord du ministère israélien des Affaires militaires, par avion et via la société d'armements Elbit à l’aéroport Ben Gurion, avant d'être expédiées à Bakou. Ces révélations mettent dans l'embarras à la fois la Slovaquie et la Tchéquie et puis Israël qui contredit ainsi les réglementations de l'UE. Tout ceci ressemble à du blanchiment d'argent et Israël y est impliqué. La conséquence pourrait être grave : Israël risque d'avoir à faire face à des sanctions".

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV