Pyongyang a affirmé qu’il n’abandonnerait jamais ses activités nucléaires en contrepartie des concessions économiques proposées par Washington, en martelant que son pays n’est ni la Libye et ni l’Irak.
Selon l’agence de presse officielle nord-coréenne, si les États-Unis continuent de s’acharner sur une suspension du programme nucléaire de la Corée du Nord, le dirigeant nord-coréen reviendra sur sa rencontre avec le président américain, a rapporté Tasnim.
Le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Kim Guio Guan, a critiqué ce mercredi 16 mai le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, dans un communiqué de presse.
« La future rencontre entre les deux chefs d’État sera un pas important vers la désescalade dans la péninsule coréenne et la construction d’un grand avenir. Mais avant le sommet nord-américain de la Corée du Nord, on assiste à des déclarations débridées aux États-Unis qui provoquent l’autre partie prenante aux négociations, et je regrette que ces déclarations témoignent de comportements totalement injustes », est-il écrit dans ce communiqué.
Les hautes autorités de la Maison-Blanche et du département d’État américain, y compris John Bolton, ont évoqué une dénucléarisation comme celle qui a eu en Libye (dont le programme nucléaire, consistant à la construction d’un réacteur nucléaire de recherche, avait été lancé en 1975 par Mouammar Kadhafi) en transférant sur le sol américain les armes nucléaires, les missiles et les armes biochimiques de la Corée du Nord. Elles ont également examiné les modalités de la dénucléarisation et les actions que les États-Unis devront faire en contrepartie.
Pour Kim, ces déclarations prouvent que Washington ne désire pas négocier, mais qu’il veut imposer à la Corée du Nord ce qu’ils ont fait à la Libye et à l’Irak, deux États qui ont finalement été renversés pour avoir cédé face aux grandes puissances.
« Si l’administration Trump ne tire pas des leçons du passé et si elle écoute les conseils de Bolton sur les modalités du désarmement, le sort des relations américano-nord-coréennes est déjà clair », est-il écrit dans le communiqué du vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères.
« Nous avons déjà exprimé notre intérêt pour une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, mais nous avons à maintes reprises affirmé que l’arrêt de la politique hostile, des menaces nucléaires et des chantages des États-Unis contre la Corée du Nord constituent un préalable à cette dénucléarisation », a poursuivi ce communiqué.
« Les États-Unis tentent de suggérer que si nous renonçons à l’arme nucléaire, ils feront des concessions politiques. Mais, nous, nous n’avons jamais attendu et nous n’attendrons jamais un soutien américain pour reconstruire notre économie », a précisé ce communiqué.
« Pyongyang est d’avis que l’actuelle administration américaine diffère des précédentes. Elle se ridiculise en voulant s’attacher à une politique obsolète contre la Corée du Nord », a indiqué le vice-ministre nord-coréen.
Ce communiqué a été diffusé après que Bolton a déclaré à la télévision américaine que si la Corée du Nord est vraiment décidée à tenir sa promesse d’arrêter ses essais nucléaires, elle doit transférer tout son arsenal dans l’est de l’État du Tennessee, où le département américain de l’Énergie possède un laboratoire national et un arsenal d’armes nucléaires.
De même, la Corée du Nord a annulé hier dans la soirée que des négociations auraient lieu à un haut niveau ce mercredi 16 mai en raison des manœuvres conjointes américano-sud-coréennes.