Un ancien diplomate nord-coréen a souligné que la Corée du Nord ne céderait jamais entièrement ses armes nucléaires à la communauté internationale.
« Le processus de négociations mis en place entre Washington et Pyongyang ne peut pas amener au démantèlement nucléaire complet et sincère de la Corée du Nord ; il pourra seulement réduire la menace nucléaire venant du pays », a déclaré Thae Yong-ho, ex-ambassadeur adjoint de la Corée du Nord au Royaume-Uni et maintenant réfugié politique, selon l'agence d'information iranienne ISNA.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump se rencontreront à Singapour le 12 juin prochain pour discuter du désarmement nucléaire de Pyongyang, toujours selon l'ISNA.
Auparavant, le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se sont engagés, vendredi 27 avril à l’issue d’une rencontre historique, à une « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ».
Pyongyang a annoncé dimanche qu'il prévoyait d'inviter des journalistes et des experts des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Chine et de la Corée du Sud pour superviser et être témoins de la destruction de l’unique site d'essais nucléaires de la Corée du Nord, Punggye-ri.
Certaines autorités de Washington exigent une « dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible (DCVI) » de la Corée du Nord et affirment que la vérification est essentielle. Pyongyang a déclaré qu'il n'aurait pas besoin d'armes atomiques si des garanties sur sa sécurité lui étaient fournies.
Certains observateurs ont critiqué l'excessif optimisme de Trump sur les négociations à venir avec Kim Jong-un et pensent que l’octroi de concessions devait attendre le désarmement nucléaire de la Corée du Nord pour empêcher la répétition d’un tel scénario avec d’autres pays.
« Les responsables de Pyongyang estiment que le processus du démantèlement nucléaire conduirait à l'effondrement du gouvernement. Kim Jong-un s'opposera certainement à des inspections intrusives des installations nucléaires de son pays, car cela nuirait à sa réputation au sein de son peuple », a déclaré Thae Yong-ho.
« Y renoncer aussitôt après que Kim Jong-un lui-même l'a qualifiée "d'épée chérie pour défendre la paix" et de garantie pour l'avenir ? Cela ne peut jamais arriver », a ajouté M. Thae.
Le site nucléaire de Punggye-ri, qui devrait être détruit d’ici la fin de la semaine prochaine, est le seul site d'essais nucléaires actif au monde. Le site d’essais nucléaires nord-coréen consiste en une série de tunnels, creusés dans une montagne, le mont Mantap, dans le nord-est du pays. Dans les jours qui suivirent l’essai du 3 septembre 2017, des images satellites firent apparaître un fort effet de subsidence, c’est-à-dire d’affaissement, du mont. Deux études réalisées par des chercheurs chinois et publiées ces dernières semaines tendent à confirmer l’hypothèse d’un effondrement partiel interne de la colline. Elles révèlent qu’une réplique d’une magnitude de 4,1, survenue huit minutes après l’essai, a provoqué un effondrement de roches à l’intérieur de la montagne, rapporte Le Monde dans son édition du 1er mai 2018.
La Corée du Nord a procédé à six essais nucléaires sur le site de Punggye-ri, en octobre 2006, mai 2009, février 2013, janvier 2016, septembre 2016 et septembre 2017.
Les explosions qui ont suivi les essais équivalaient respectivement à 2 kilotonnes, 5,4 kilotonnes, 16 kilotonnes, 16,5 kilotonnes, 25 kilotonnes et 100 kilotonnes de TNT (un kilotonne est égal à 1 000 tonnes).