Seulement quelques jours après la visite d'État du Président français aux États-Unis, où le jeune Emmanuel Macron, objet de critiques aussi bien à droite qu'à gauche, s’est fait le « best friend » de son homologue américain et où il était prêt de lui donner des concessions, l’ancien homme d’affaires, Donald Trump n'a pas trouvé mieux que les attentats du 13 novembre pour venir défendre par des propos chocs la vente des armes aux États-Unis.
Trump mimant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, donne une mise en scène « méprisante » et « indigne » sur l’incident pour justifier sa politique sur les armes à feu. Les réactions n’ont pas tardé.
La France tout entière a condamné les propos de Tramp sur les attaques terroristes à Paris.
Réagissant également à ce discours, le ministère français des Affaires étrangères a également dénoncé « fermement » dans un communiqué émis samedi soir le 6 mai les propos du président « ami » américain sur les attaques terroristes à Paris, demandant que « l'honneur soit rendu aux victimes des attentats », a indiqué le ministère dans ce communiqué.
"La France exprime sa ferme désapprobation des propos du président Trump au sujet des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et demande le respect de la mémoire des victimes", peut-on lire notamment dans le document.
"Chaque pays a sa propre loi pour porter des armes, et la France est fière d'être un pays sûr en appliquant des règles strictes et des règlements pour la vente et la possession d'armes", indique le communiqué.
"Les statistiques de victimes par arme à feu ne nous conduisent pas à remettre en cause le choix de la France en la matière. La liberté du port d’arme dans la société n’est pas un bon choix pour répondre aux terroristes, elle incite par contre à la violence », note toujours le communiqué.
Malgré le bilan-choc des victimes, rien ne change dans un pays attaché aux armes, déplore le texte.
Samedi, l'ancien président François Hollande a réagi sur Twitter aux propos « indécents » de Donald Trump, qui a mimé l'attentat du Bataclan.
"Les propos honteux et les simagrées obscènes de Donald Trump en disent long sur ce qu'il pense de la France et de ses valeurs", a-t-il estimé.
Dans un discours lors de la convention de la NRA, le lobby américain des armes, à Dallas, Donald Trump a évoqué vendredi les attentats de Paris et estimé qu'un homme armé aurait pu sauver des vies le 13 novembre 2015. Le président américain a également mimé les terroristes du Bataclan en train d'abattre des victimes dans la salle de concert. Une manière pour lui de légitimer le port d'armes.
« Ils les ont exécutés, l'un après l'autre. Boom. Viens ici. Boom. Viens ici. Les survivants ont dit que ça a duré une éternité. Mais si un employé, si quelqu'un dans cette salle avait une arme, les terroristes se seraient enfuis ou seraient morts. Ça aurait été une tout autre histoire. » a lancé Trump au Texas, cité par l'AFP.
Donald Trump a également exhorté les défenseurs du droit à posséder une arme à soutenir les candidats républicains aux élections de mi-mandat en novembre prochain, avertissant que les démocrates feraient tout pour limiter le Deuxième amendement de la Constitution américaine qui protège le droit pour un citoyen de détenir une arme. «La seule chose qui se dresse entre les Américains et la suppression du Deuxième amendement est la présence des conservateurs au Congrès», a-t-il martelé devant une foule de 70.000 personnes, cité par la presse.
Trump a également critiqué fortement la gestion de la France et de l’Allemagne sur le port d’armes : «Regardez Paris et Berlin, avec les lois sur le port d'armes ! La France et l'Allemagne sont infectées par le terrorisme, mais personne n'a d'arme dans ces pays », a-t-il insisté.
Les Britanniques aussi étaient outrés par les propos de Trump sur les attentats dans leur pays.
Des médecins et des politiciens britanniques sont en colère contre le président des États-Unis qui a comparé un hôpital de Londres à une zone de guerre en raison des crimes commis à l'arme blanche.
Donald Trump a déclaré que « malgré les lois sévères contre les armes à feu au Royaume-Uni, un hôpital de Londres avait « du sang partout sur les planchers » en raison des blessures par arme blanche ».
« En citant les exemples des attentats de Londres et Paris, M. Trump avait laissé entendre qu'il fallait armer plus de gens pour contrer ces attaques, ce alors que les crimes à l'arme blanche au Royaume-Uni n'ont rien de comparable à vos nombres de décès par arme à feu disproportionnés», a déclaré une élue du Parti travailliste britannique Sarah Jones qui a qualifié ce discours de « honteux. », rapporte AP.
Une série d'attaques revendiquées par Daech avait fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés à Paris et à Saint-Denis en novembre 2015. Un des terroristes avait tué 90 personnes dans la salle de concert du Bataclan.