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Syrie : Riyad planifie pour mettre le cap sur le Nord

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des chars de l'armée saoudienne sont déployés près de la frontière yéménite, dans le sud-ouest du royaume, le 9 avril 2015. ©AFP

Après avoir subi une défaite dans la guerre par procuration en Syrie, Riyad s’efforce de transférer les troupes de la coalition pro-Riyad au nord de la Syrie.

Pendant les sept dernières années le régime saoudien a dépensé des milliards de dollars afin de renverser le gouvernement syrien mais grâce à l’endurance affichée par les combattants du front de la Résistance, ces tentatives ont été avortées. L'Arabie saoudite n’a en effet lésiné sur aucun moyen et elle a offert son aide financière aux groupes terroristes soutenus par les États-Unis et sévissant en Syrie. Mais le régime de Riyad n'a pas accédé à ses objectifs dans cette guerre par procuration et le retrait de 12 000 éléments terroristes de Jaïsh al-Islam de la Ghouta-est est considéré comme une catastrophe pour le régime de Riyad.

Selon un analyste de l’agence de presse iranienne, Mashregh News, le groupe terroriste de Jaïsh al-Islam qui était considéré comme le principal allié de l'Arabie saoudite dans la banlieue-est de Damas avait pour ordre d’accentuer au maximum les pressions sur le gouvernement syrien et sur Bachar al-Assad.

Après cet échec, les princes saoudiens planifient donc de lancer dans un nouvel aventurisme pour s'accaparer une part du gâteau syrien.

«L’Arabie saoudite a promis à l’administration américaine de financer ses troupes en Syrie. Secondé par ses alliés régionaux, le régime de Riyad tente de déployer dans le nord de la Syrie, un grand nombre de ses militaires sous la forme d'une nouvelle coalition arabe», a-t-on appris d’une source militaire déployée sur le terrain.

Cette source a déclaré que le régime saoudien envisageait de transférer en Syrie une partie des forces de la coalition pro-Riyad opérant au Yémen avant d’ajouter que le gouvernement américain a également montré son intérêt à remettre à la disposition de ce régime un certain nombre de ses bases militaires en Syrie.

«Les responsables saoudiens voient comme une grande menace, l’infiltration des militaires turcs dans le nord syrien. Donc ils ont redoublé d’efforts pour prendre le contrôle des bases américaines », a rajouté la même source. Le nouvel investissement saoudien dans le nord de la Syrie vise aussi à attirer la confiance des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Les évolutions sur le terrain en Syrie montrent que les citoyens des provinces de Homs, de Hama et de Damas ne se laisserons plus tromper par l'Arabie saoudite qui envisage, désormais, de se tourner vers les Kurdes.

Le régime de Riyad a multiplié ces derniers mois ses agissements pour dépêcher ses forces au nord de la Syrie mais il faudrait attendre et voir si ces tentatives sur le terrain seront cristallisées, parce que les rivaux régionaux dont la Turquie ont déjà montré les griffes à Riyad.

L’Arabie saoudite, pourrait alors arriver, avec l’aide américaine, à envoyer ses forces au nord de la Syrie mais l'expérience yéménite a prouvé que Riyad est voué à l’échec et qu’il va devoir faire face à la riposte du front de la Résistance.

L’ancien ambassadeur iranien en poste à Riyad, Ahmad Dastmaltchian estime qu’à l’heure actuelle, l'Arabie saoudite est devenue un subalterne au service des États-Unis et du régime israélien.

 « Aujourd’hui, c’est le peuple saoudien qui paie les dépenses de la guerre en Syrie alors qu’auparavant c’étaient bien les Américains eux-mêmes. L'Arabie saoudite ne joue plus aucun rôle positif dans la région où elle a perdu son statut du passé », a-t-il expliqué avant de poursuivre : « Le terme  utilisé par Trump pour décrire l’Arabie saoudite comme "une vache à traire" est très bien choisi ».

À sa première visite à Riyad, Trump a signé une série d'accords dont la valeur dépasse les 380 milliards de dollar. Lors du déplacement du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane à Washington, les deux parties ont signé aussi des contrats à hauteur de 12,5 milliards de dollars. Et c’est le peuple saoudien qui doit payer les dépenses des 103 missiles tirés récemment sur la Syrie.

 

Le président américain Donald Trump et le roi d'Arabie saoudite Salmane ben Abdel Aziz signent à Riyad des contrats d'armement, le 20 mai 2017. ©AFP

 

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump ont signé des contrats d’armement pour près d’un milliard de dollars, le 20 mars 2018. ©Minute News

 

Des frappes de missiles de la coalition tripartite (Londres-Washington-Paris) sur Damas dans la nuit du 14 au 15 avril 2018. ©AP

Quant à une éventuelle poursuite des attaques des États-Unis contre la Syrie, l'ancien ambassadeur iranien en Arabie saoudite s’est exprimé en ces termes : « La nouvelle armée arabe que les Américains veulent mettre en place à l’aide de Riyad, de Doha et d’autres capitales arabes n’ a aucune chance de remporter une quelconque victoire face à l’axe de la Résistance et l’armée syrienne. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV