Malgré l’accord sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015, toutes les sanctions internationales contre l’Iran n’ont pas été levées et l’interdiction des transactions en dollars subsiste, notamment en raison de la volte-face des États-Unis.
« En utilisant l’euro, l’Iran et l’Union européenne peuvent contourner les sanctions US et avoir sans souci leurs relations commerciales », a déclaré Eric Lob, professeur en sciences politiques à l’université de Floride.
En plein regain de tension avec les États-Unis, provoquée par les menaces du président américain Donald Trump contre l’accord sur le nucléaire iranien, l'Iran a décidé de passer du dollar à l'euro pour ses échanges internationaux.
« Ce geste de Téhéran vise à réduire la dépendance à l'égard de la devise américaine en raison des tensions politiques avec Washington et en guise de représailles à la menace de Donald Trump de se retirer de l'accord nucléaire international », insiste Eric Lob.
Pour l’universitaire, le remplacement du dollar américain par l’Euro en Iran a pour objectif d’assurer la stabilité du marché iranien en dépit des sanctions imposées par Washington. Les États-Unis peuvent pourtant mettre sous pression leurs partenaires européens pour l’offre de leurs lignes de crédit aux Iraniens, prévient cet expert.
Les Européens intéressés de plus en plus au marché iranien ont déjà annoncé leur intention de poursuivre les relations commerciales avec l’Iran même dans le cas du retrait unilatéral de Trump de l’historique accord nucléaire signé à Vienne, en Autriche, le 14 juillet 2015, sous son prédécesseur Barack Obama, entre Téhéran et le G5+1 (composé des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU - la Russie, la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Chine - et de l'Allemagne).
La décision prise par le gouvernement iranien pourrait aussi encourager les organismes et les entreprises publiques à accroître leur utilisation de la monnaie unique européenne au détriment du billet vert. Ainsi, malgré les sanctions US, l’Iran et l’Union européenne peuvent contourner les mesures unilatérales de Washington.
Téhéran a annoncé le 18 avril qu’il passerait de la devise du dollar à l'euro dans ses rapports financiers.