Selon le journal Al-Quds al-Arabi qui parait à Londres, le prince héritier saoudien serait lui-même impliqué dans le scénario de coup d'État qui s'est joué le 21 avril dans son palais.
"Les images des fusillades, samedi soir, non loin du palais de l’héritier du trône d'Arabie saoudite circulent sur les réseaux sociaux et elles ont déjà fait couler beaucoup d’encre. Pour de nombreux analystes, il s’agirait d’un nouveau scénario de Mohammed Ben Salmane propre à justifier la nouvelle vague d'arrestations et de répression d'opposants. Ne sont pas rares non plus, les commentateurs qui imputent la tentative de coup d'État à l’ancien héritier du trône, Mohammed Bin Nayef, écarté sans état d'âme du pouvoir.
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« Mohammed Ben Salmane s’inquiète vivement ces jours-ci. Il a peur de l’entourage de Mohammed Ben Nayef et de ce qu'il finisse par l'écarter via un coup d’État . Selon certaines informations, depuis le coup de force du 21 avril, les proches de la cour et les officiels de haut rang ne sont plus autorisés à quitter le territoire saoudien. Mais le roi Salmane qui avait été transféré dans une base militaire américaine, samedi soir, est rentré au palais royal », a par ailleurs raconté le farouche adversaire du Roi saoudien, Ghanem al-Dossari exilé à Londres.
Le penseur égyptien Mahmoud Rafa’at, résidant en France, n’a pas exclu sur twitter l’élaboration par Ben Salmane d’un nouveau scénario pour justifier une nouvelle série d’arrestations dans le Royaume saoudien. Auparavant, il avait ordonné la détention d’un grand nombre des princes saoudiens dans l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad. Pour lui, l'incident survenu samedi dernier dans le palais du Roi Salmane n’était qu’un spectacle pour induire en erreur l’opinion publique après des débandades consécutives de l’armée saoudienne au Yémen.
« Le printemps saoudien n'est pas peut-être pas si loin qu'on le croit. Que Ben Salmane soit impliqué ou pas, cela revient au même. La société saoudienne avale ses couleuvres. Il y a une colère qui couvre et dont Ben Salmane a diablement peur », commente Béchir Ben Hassan.