Décidément le président Jupiter a raté son coup: outre une opinion français hostile à une intervention militaire non mandatée, les syriens de France dénoncent sa participation aux frappes du 14 avril. Ils étaient des dizaines de personnes à se rassembler, samedi 21 avril, à Paris pour dénoncer l’intervention militaire française en Syrie et exprimer leur soutien au président syrien Bachar al-Assad.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées, samedi 21 avril, place du Trocadéro à Paris. Les manifestants ont exprimé leur soutien au gouvernement de Bachar al-Assad et dénoncé les « prétextes mensongers » avancés par le trio France/USA/Grande-Bretagne pour attaquer la Syrie.
Les manifestants ont scandé des slogans, dont et surtout « Vive l’armée arabe syrienne » et brandit des drapeaux de la Syrie et des portraits du président syrien Bachar al-Assad.
« Nous sommes ici en tant que Français pour dire au peuple syrien que la France n’accepte pas la décision « macroniste », a dit Imad Hamrouni, analyste politique du monde arabe et musulman.
#Paris: rassemblement en soutien au gouvernement syrien et au front de la Résistance pic.twitter.com/83XJznWPg3
— Press TV Français (@PresstvFr) April 22, 2018
Depuis l'attaque du 14 avril contre la Syrie, le président français fait face à une vague sans précédent de critiques qui lui reproche d'avoir pris la décision de "passer à l'acte" non pas pour préserver les intérêts de la France mais surtout pour plaire aux Américains. Interrogé par Sputnik, le député Samer Shiha partage ce point de vue:
«La France n'a pas de position arrêtée, elle fait ce que l'Amérique lui dit de faire. Ces dernières années, nos relations avec la France sont mauvaises, ainsi qu'avec l'Europe et l'Amérique. Elles ont aidé les terroristes, ils les ont créés et ils leur fournissent des armes et une aide financière.Bien sûr, lorsque Macron est arrivé au pouvoir, il a déclaré qu'il serait indépendant, mais ce n'étaient que des mots. En réalité, il fait ce que les États-Unis lui disent de faire à l'égard de la Syrie.»
Difficile de soutenir le contraire dans la mesure où le président Macron ne cesse de se vanter d'être " l'ami de Donald Trump". L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac et ex-patron du Quai d’Orsay, Dominique de Villepin, l’homme du « non » à la guerre de l’Américain Georges Bush en Irak, en 2003, met en garde d'ailleurs contre un effet de boomerang : "...soyons bien conscients qu’il y a un risque d’effet boomerang au lendemain de ces frappes, au travers d’un engrenage militaire en Syrie et d’une image de la France empreinte d’unilatéralisme".
De Villepin demande aussi à M Macron de mettre à profit sa visite prochaine à Washington pour apprendre à son " ami Trump" les risques qu'il y a à vouloir agir de façon imprévisible sur la scène internationale :
"... et notamment vis-à-vis de l’Iran - la décision sur l’accord avec l’Iran de juillet 2015 sur la non-prolifération nucléaire est en effet attendue. La France doit rester ferme sur ses principes et vigilante sur son indépendance. A travers un langage de vérité et de fidélité à nos valeurs et à notre vocation historique, nous pourrons préserver notre influence et notre capacité d’action".
A bon entendeur, salut...