TV
Infos   /   A La Une   /   Moyen-Orient   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

Macron reconnaît l’échec de la coalition en Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président Macron s'affiche devant un avion de combat Rafale. ©AFP

Pour le président français, Emmanuel Macron qui se trouve en ligne de mire en raison de son intervention militaire en Syrie sans mandat onusien, l'heure est à l'autodéfense. Ceci dit, son plaidoyer, mardi, devant le Parlement européen n'a fait qu'amplifier la confusion et lui faire davantage de tort.

Alors que les ténors politiques français tout comme l'opinion publique ne comprennent pas l'alignement aveugle de la "macronie" sur Donald Trump et Theresa May dans un dossier qui constitue une occasion en or pour consacrer le retour de la France sur la scène moyen-orientale à titre d'une puissance indépendante et modératrice, Macron continue à défendre l'indéfendable. C'est ainsi qu'il s'est posé lundi devant l'europarlement en juge et en partie et a affirmé avoir attaqué la Syrie, non pas pour régler quoi que ce soit ( «Ces frappes en elles-mêmes ne règlent rien»), mais pour "l'honneur de la communauté internationale !». En d’autres termes, il fallait sauver la face des oligarchies dans cette affaire. À croire M. Macron, la communauté internationale se réduirait aux États-Unis, à l’Angleterre, à la France et à quelques riches pétromonarchies arabes… 

Le coup de colère présidentiel a, au demeurant, révélé d'autres contradictions non moins indéfendables :

« Les droits c'est pour nous, les principes c'est pour nous, mais la réalité, elle est pour les autres ? Non ! Non ! [...] Trois pays sont intervenus et, je vous le dis avec beaucoup de franchise : pour l'honneur de la communauté internationale ! », a affirmé Emmanuel Macron reconnaissant très clairement la non-légalité des frappes au missile contre la Syrie.

Il y a deux jours, le Premier ministre Philippe Édouard révélait de son côté le malaise que connaît l'État français à justifier sa participation aux attaques anti-syrienne du 14 avril . La France, disait-il, n'est pas en guerre contre Bachar al-Assad ou la Syrie et pourtant elle s'est permis de frapper, aux côtés des Américains et des Britanniques, son sol, et ce, en contournant l'ONU et alors que les experts onusiens se trouvaient sur place accueillir les preuves de culpabilité du régime syrien. 

 

L'opposition dénonce

Selon les experts, le discours d'Emmanuel Macron devant le Parlement européen constitue une marche arrière qui ne dit pas son nom. Un énième changement de cap de la politique syrienne de l'Élysée vient donc de se faire, le président ayant reculé de ses positions anti-Assad, après les objections des politiciens français contre l'implication militaire de la France dans le conflit syrien.

Il est vrai que les critiques de l'opposition sont sans appel : celle de la présidente du Front national (FN) Marine Le Pen décrit d'ailleurs mieux que les autres les arrières pensés qui ont poussé le président à suivre aveuglément " Big Brother". 

 

« Aucun mandat de l'ONU, le Parlement français non informé, des preuves que nous attendons toujours. Macron méprise la représentation nationale », réagit sur Twitter la députée Valéry Boyer, secrétaire générale adjointe des Républicains (LR). Elle a pour sa part dénoncé Macron pour sa soumission aveugle à Washington au détriment de Moscou.

Une chose est sûre : la petite guerre syrienne de Jupiter lui aura permis de faire passer l'une de ses réformes les plus impopulaires qui soient, celle sur la SNCF. Débattu en séance publique depuis le 9 avril, le Nouveau pacte ferroviaire, nom du projet de loi portant sur la réforme de la SNCF, a été adopté en première lecture, avec l'appui de la plupart des députés républicains.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV