En Europe, à l’exception de la France et du Royaume-Uni, l'Allemagne adopte une position plus prudente et ne compte pas se joindre à d'éventuelles opérations militaires en Syrie.
Lors d’une conférence de presse jeudi à Berlin avec le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen, la chancelière allemande Angela Merkel a précisé clairement que son pays ne participerait pas à une offensive militaire contre la Syrie.
Elle a cependant dit « soutenir tout ce qui est fait pour signifier que l’utilisation d’armes chimiques est inacceptable ».
« Mais il sera difficile de ne pas réagir et si les États-Unis, le Royaume-Uni et la France décident d’intervenir militairement en Syrie, l’Allemagne cherchera à les aider via les voies non-militaires », a-t-elle poursuivi.
Elle n’a pas manqué de critiquer discrètement Moscou: « La tergiversation de la Russie ayant entravé le processus des enquêtes approfondies de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) en Syrie ternira le prestige de ce pays. »
Le Premier ministre danois a aussi déclaré que son pays partage la même position que son voisin du « Sud ».
En réaction aux évolutions en Syrie, la chancelière allemande a déploré, le mercredi 11 avril, le manque d’un accord entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
Sans s’exprimer explicitement sur la rhétorique belliciste du président américain et de ses homologues européens, Merkel a dit ne pas vouloir suggérer ce qui pourrait se produire dans la région.
Auparavant, le porte-parole du gouvernement allemand Stephen Seibert a condamné l’attaque présumée chimique en Syrie et prétendu qu'étant donné les témoignages, le gouvernement syrien était derrière cette attaque.
La diplomatie allemande a appelé le lundi 9 avril l’Iran et la Russie à remplir leurs responsabilités, protéger la vie des civils et garantir l’acheminement des aides humanitaires aux sinistrés.
Les pays occidentaux accusent le gouvernement syrien d’avoir lancé une attaque chimique alors qu'aucune preuve plausible n'a été présentée. L’OIAC devrait dépêcher une délégation d'enquête dans la région de la Douma en coordination avec le gouvernement syrien.
En allusion à une réunion le lundi prochain du conseil exécutif de l’OIAC, l’ambassade russe aux Pays-Bas a déclaré mercredi: « Il est temps qu’on renonce aux rhétoriques de la guerre et qu'on opte pour la diplomatie afin de régler la crise. »