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Le Soudan semble être sur le point de sortir du Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Soldats de l'armée soudanaise. (Photo d'illustration)

Les désaccords avec Riyad et les lourdes pertes militaires vont certainement conduire le Soudan à sortir très vite du Yémen.

Les militaires soudanais, qui sont entrés dans la guerre contre le Yémen il y a trois ans, font la une des journaux depuis quelque temps en raison de lourdes pertes qu’ils y subissent. Ce sujet a récemment causé l’embarras des responsables saoudiens, qui ne savent plus comment réagir face aux nombreux débats causés à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan ces jours-ci par deux incidents dans lesquels l’armée soudanaise était le premier parti concerné.

Le premier cas était l’accusation d’un militaire soudanais pour le viol d’une fillette yéménite, dans la ville côtière de Khokha à l’ouest du Yémen. Cela a provoqué l’indignation générale des Yéménites, qui ont réclamé l’exécution du soldat soudanais sur la place publique. Or, la coalition saoudienne n’a pas réagi et par conséquent, l’affaire n’a pas eu de suites.

Le second incident a trait à la capture de dizaines de soldats soudanais jeudi et vendredi soir par Ansarallah dans le district de Midi, au nord-ouest du Yémen, dont a fait état l’AFP. La chaîne de télévision Al-Masirah a également diffusé une vidéo montrant les cadavres des mercenaires, ainsi que leurs chars et leurs véhicules. Il s’agit des pertes les plus lourdes essuyées par les forces soudanaises depuis le lancement de l’agression de la coalition arabe sur le Yémen en mars 2015.  

Le journal Rai al-Youm a fait état de ces deux incidents en expliquant que dès le départ, cette participation de plus de 3 000 Soudanais à la coalition arabe a suscité des controverses au sein de la population soudanaise, dont la majeure partie s’opposait à la participation à la guerre aux côtés de Riyad en arguant que la compensation financière donnée par Riyad ne serait qu’une source de honte pour le Soudan. Avec la multiplication des pertes de soldats soudanais, Khartoum n’a plus beaucoup d’arguments à faire valoir pour calmer les opposants à la guerre.

Beaucoup de pays arabes, à l’instar de l’Égypte et de la Jordanie, se sont opposés à l’envoi de troupes au Yémen pour participer à l’opération « Tempête décisive », et d’autres comme le Maroc ont accepté une simple adhésion symbolique à cette coalition. Ces derniers n’étaient en réalité guère motivés à l’idée de prendre part à un conflit dans un pays étranger, tout en sachant qu’ils risquaient fort d’y laisser des plumes. En effet, ils se doutaient bien que les forces yéménites seraient difficiles à battre.

« Omar el-Béchir, » le président du Soudan, qui avait accepté de participer à la guerre afin de remercier Riyad pour le rôle primordial qu’il avait joué dans la levée des sanctions américaines contre le Soudan, a été déçu ces derniers mois par le peu d’entrain des Saoudiens à fournir leur aide pour sortir son pays de la crise qui le frappe. Il s’est rapproché en conséquence du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a d’ailleurs récemment rendu visite au Soudan où il a inauguré une base militaire. Cela a entraîné la colère de Riyad et des autres pays ayant imposé un blocus au Qatar, à savoir les Émirats arabes unis, l’Égypte et Bahreïn, car il faut dire que la Turquie a toujours été un soutien et un allié du Qatar. Elle dispose d’ailleurs dans ce pays d’une base militaire avec 30 000 soldats et elle s’est toujours opposée à la volonté du bloc anti-qatari de provoquer un changement de régime à Doha.

Enfin, le journal Raï al-Youm conclut en disant que des rapports récents suggèrent qu’al-Béchir, en raison des tensions avec Riyad et des deux incidents évoqués plus haut, devrait retirer au plus vite ses troupes de la coalition arabe.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV