Ce que ne cessent de pérorer les médias "mainstream" au sujet de la victoire du président hongrois sortant, est-il vrai? Ils mettent en garde contre une " victoire populiste et complotiste" qui risque de remettre en cause les acquis de l'Europe libérale. Pourquoi cet alarmisme?
Nader Nourbakhche, spécialiste iranien explique:
" La vague dite populiste que j’appellerais "souverainiste" est devenue une réalité transatlantique, liée au rejet croissant de la mondialisation. Et la victoire du parti Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban s'inscrit dans cette nouvelle dynamique. Il faut aujourd’hui tirer toutes les conséquences qui s’imposent de ce scrutin. Orban est un anti-FMI. Un homme qui croit au concept de souveraineté. Il vient de régler la dette de la Hongrie au Fonds monétaire internationale et affranchir ainsi l’économie nationale du poids des institutions financières. Son parti a réussi à décrocher 134 sièges sur les 199 du Parlement (67,34 %), ce qui représente la majorité qualifiée des deux tiers.
Ce qu’il a promis ?
Dans un discours préélectoral, le Premier ministre hongrois a souligné que depuis que son gouvernement est arrivé au pouvoir en 2010, le FMI a été « renvoyé chez lui, » et que la Hongrie a remboursé ses dettes au FMI et à l’UE et que le taux de chômage est tombé à 3,8%, avec le plein emploi à portée de bras ». En outre, le déficit budgétaire a été maintenu en dessous de 3% au cours des six dernières années et la dette publique a été réduite, a ajouté M. Orban.
Pendant ce temps, le gouvernement ne s’est pas appuyé sur le FMI, ne s’est pas tourné vers des modèles étrangers comme des exemples à suivre ni ne s’est « incliné devant de quelconques menaces, » a-t-il dit. Il a au contraire conclu un accord avec les employeurs et les syndicats hongrois et a réussi à augmenter le salaire minimum de 90% depuis 2010, et a doublé le salaire minimum pour les travailleurs qualifiés, a ajouté M. Orban. Voilà de quoi inquiéter les adeptes des révolution de couleur et du marché libre.
Les analystes estiment que le phénomène Europe 2018 est loin d’être le jeune président français. Il est plutôt « Orban » qui incarne le réveil anti-américain à travers l’Europe.