Face à l'acharnement contre la Syrie sous prétexte d'une attaque présumée chimique à Douma, dans la banlieue de Damas, l’ambassadeur russe à l'ONU, selon qui les États-Unis ont semé le «chaos» partout où ils se sont ingérés a demandé à ce qu'une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) se rende en Syrie.
C'est lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU tenue hier, lundi 9 avril, que Vassily Nebenzia a appelé à une enquête impartiale sur l'incident présumé.
«Comprenez-vous le seuil dangereux auquel vous menez le monde ?», a-t-il dit à l'attention des pays occidentaux, évoquant les menaces dont font l'objet Damas et Moscou.
«Partout où vous allez, tout ce que vous touchez, vous ne laissez que le chaos derrière vous. Vous tentez de pêcher dans ces eaux troubles, mais tout ce que vous attrapez, ce sont des mutants», a-t-il poursuivi.
L'ambassadeur s'est encore dit profondément préoccupé par le fait que Washington, Londres et Paris, qui «suivent aveuglément» leur allié américain selon Moscou, se soient engagés «dans une politique de confrontation contre la Russie et la Syrie sans aucune justification».
Jugeant les menaces américaines contre la Russie pire que durant l'époque de la Guerre froide, Vassily Nebenzia s'est tourné vers l'ambassadeur américaine Nikki Haley, lui assurant que Moscou voulait entretenir avec les États-Unis «des relations normales et civilisées». «Ce que vous refusez avec arrogance, ignorant les bases de la courtoisie», a-t-il ensuite ajouté.
«Vous êtes mal avisé de penser que vous avez des amis», a également averti Vassily Nebenzia. «Vos soi-disant amis sont juste ceux qui ne peuvent pas vous dire non, c'est votre seul critère d'amitié», a-t-il soutenu.
L'ambassadeur russe à l'ONU a appelé à une enquête impartiale sur l'incident présumé, soulignant que celle-ci devrait commencer par la présomption d'innocence. Il a précisé que les troupes russes étaient disposées à escorter les enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques jusqu'à la zone de la prétendue attaque.
Toutefois, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Nikki Haley a prévenu, devant le même Conseil de sécurité le 9 avril, que Washington répondrait à la présumée attaque chimique, et ce peu importe ce que déciderait l'ONU.
Le 29 mars, pourtant, le président américain Donald Trump avait affirmé vouloir retirer militairement les États-Unis de Syrie. Les responsables de l'administration ont par la suite précisé qu'il n'y aurait pas de retrait immédiat, mais que Donald Trump était opposé au maintien à long terme des troupes dans le pays.
Vassily Nebenzia a pour sa part mis en garde contre de «graves conséquences» si les pays occidentaux lançaient une offensive militaire contre l'armée syrienne.
Avec RT