Un expert arabe propose une analyse des récents propos de Ben Salmane concernant le régime israélien.
Selon le site Al-Araby al-Jadeed, Wael Qandil a écrit concernant les déclarations de Ben Salmane faites au journal américain The Atlantic : « Le prince héritier saoudien a envoyé des cadeaux et des baisers à tous les sionistes, des rabbins enragés aux commandants militaires, en passant par les représentants de la Knesset. »
« Pour Ben Salmane, le monde entier est mauvais sauf le régime sioniste, les pays arabes prétendant être modérés, à savoir ceux qui ont imposé le blocus au Qatar [Bahreïn, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, NDLR] et enfin les alliés de ces derniers. »
Qandil ajoute : « Le prince héritier saoudien parle en arabe et pense en hébreu. C’est en tous les cas ainsi qu’il est apparu lors de l’interview avec le journal américain. Par exemple, il a dit : “Nous vivons dans une région qui n’est pas entourée du Mexique, du Canada, de l’océan Atlantique ou du Pacifique. Nous sommes pour notre part confrontés à Daech, à al-Qaïda, au Hamas, au Hezbollah, au régime iranien et aux pirates maritimes.” Et il semble que ce texte a été emprunté aux sionistes, qui considèrent Israël comme le terreau de la démocratie et de la coexistence, une terre soi-disant entourée par des forêts peuplées d’ignorants et de terroristes. En effet, la liste des ennemis prétendument dangereux de l’Arabie saoudite semble bien être la même que celle des ennemis du régime sioniste. »
Qandil écrit ensuite : « Il y a quelques jours, j’ai posé dans un article la question suivante : “Al-Sissi et Ben Salmane, un suiveur et un donneur d’ordre ou deux suiveurs ?” Et Ben Salmane y a répondu en réalité dans cet entretien avec le journal américain. Il a en effet montré que ses liens avec Israël priment tous ses autres objectifs. Et Abdel Fatah al-Sissi l’a bien compris aussi.
Et de là on peut comprendre que la cession par l’Égypte des îles de Tiran et de Sanafir à l’Arabie saoudite était en réalité un préalable politique à la normalisation de relations entre Riyad et Tel-Aviv.
Mais la manière avec laquelle Ben Salmane a dit que les Israéliens avaient le droit de vivre sur leur terre a ouvert la porte à ce que tout sioniste puisse désormais invoquer de la même façon des droits sur Médine… »