S'il est vrai que M. Trump n'aime pas l'Otan puisqu'elle, dit-il, pèse bien lourd sur la caisse de l'État, ce même M. Trump est bien loin de renoncer à sa participation au sein de cette structure qui sert de moyen de domination américaine sur le continent noir. Pourquoi ?
Le 28 mars 2018, la Commission européenne a présenté un plan censé mettre sur pied ce qu'elle qualifie de « Schengen militaire ». Contrairement à ce que laisse entendre la référence aux accords de libre-circulation de Schengen, le « Schengen militaire » n’est pas un projet européen car il découle de la volonté de l’Otan.
Selon le site de la Commission européenne (ec.europa.eu), le Shengen militaire, contrairement à ce que laisse entendre son nom, vise non pas à autoriser les armées des États membres de l’UE à circuler sans formalités sur le territoire de l’Union, mais à accorder ce privilège à toutes les armées de l’Otan. Or, au nombre de ces armées, figurent l'armée américaine. C'est sans doute en ce sens que le projet en question accorde une importance de premier ordre aux ports et aéroports et aux voies routières sur le vieux continent.
Dans quels circonstances ce projet pourrait-il s'activer ?
Selon des documents internes de l’Alliance cités par ec.europa.eu, le Schengen militaire pourrait aussi bien être mis en œuvre en cas de guerre contre la Russie, qu’en cas de soulèvement populaire dans un des États membres de l’Otan. Cette effrayante perspective signifie qu'en cas de révolte et soulèvement de grande envergure, l'armée US pourrait débarquer en Europe et réprimer les manifestants.
Autrement, le projet facilite la tache à l'armée américaine dans un face-à-face militaire avec la Russie. L'affaire Skripal donne déjà un aperçu de ce qui pourrait être la nature et l'ampleur d'une telle confrontation.
25 des 28 États membres sont priés d’établir d'ailleurs une carte de leurs voies de communication et de préciser les travaux nécessaires sur leurs routes, tunnels et ponts, pour les rendre praticables aux "armées de l’Otan". Ils devront aussi s’entendre sur les dispenses nécessaires aux lois et règlements en vigueur, interdisant le transport d’armes et matériels militaires sur leur territoire.
En somme, la présence militaire US dépassera largement les seules bases militaires que les États-Unis détiennent en Europe. Les routes et les artères du vieux continent seront, une fois accord conclu, le théâtre de déplacement de GI's et de marines US.