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La Jordanie s’inquiète du nouveau plan US pour le Moyen-Orient

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump (D) et le roi Abdallah II de Jordanie s’expriment lors d’une conférence de presse conjointe à Washington, le 5 avril 2017. ©Anadolu

Amman s’inquiète des évolutions dans l’approche de Riyad et de Washington vis-à-vis du Moyen-Orient et de la question palestinienne. La nomination comme conseiller à la sécurité nationale de John Bolton, qui soutient la fin de la solution à deux États, et la gestion de la Cisjordanie par la Jordanie font partie des sources d’inquiétude d’Amman.

La visite du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, aux États-Unis, simultanément à la décision de Riyad d’ouvrir son ciel aux avions israéliens, montre les signes d’un « accord » qui devrait remodeler la région. La chose la plus importante est qu’Amman serait le grand perdant dans cette affaire.

Ce n’est pas seulement à l’égard de la Jordanie que Bolton veut changer la politique US ; l’année dernière, lors d’une interview avec le journal Yediot Aharonot, John Bolton avait dit qu’il accueillerait favorablement l’octroi de la bande de Gaza aux Égyptiens dans le cadre d’un effort pour rétablir la situation avant la création d’un État palestinien. Cette solution semble avoir la préférence du Caire. L’Égypte a une présence militaire dans la bande de Gaza et ses services secrets y sont implantés. De plus, ce scénario semble aussi favorable à Riyad, eu égard au plan du prince héritier d’Arabie saoudite de normaliser les relations économiques avec Israël à travers le gigantesque projet Neom dans le nord-ouest du royaume.

La capitale jordanienne est confrontée à une série de coups durs résultant des changements au sein de l’administration Trump. Avec le renvoi de Rex Tilerson, Amman a perdu un ami à Washington.

Plus grave encore, son successeur, Mike Pompeo, est plus radical que le président Trump lui-même. Il était partisan de la première attaque américaine contre la Syrie et pourrait appeler de ses vœux une autre attaque. L’annonce par l’ambassadeur américain à Amman de l’envoi de nouveaux équipements américains dans le sud de la Syrie inquiète également la Jordanie.

La présence de telles personnalités au sein du gouvernement américain semble être une preuve d’un plan de « redécoupage de la région » visant à mettre fin à la question palestinienne. Mais une telle solution est seulement dans l’intérêt des États-Unis et ne prend nullement en considération les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Dans le passé, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, avait estimé que la région de Baqoura devrait appartenir aux Israéliens. Tout ce qui est mentionné ci-dessus signifie clairement qu’Amman devra se montrer prudent dans la situation actuelle et ne pourra plus se permettre ce genre de bévues.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV