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Réacteur syrien bombardé : Israël commet une erreur selon ses propres cadres

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les images fournies par l’armée israélienne auraient montré une vue aérienne d’un réacteur nucléaire syrien lors d’un raid aérien top-secret en 2007, qu’il a publiquement reconnu pour la première fois. ©AFP

Israël a revendiqué mardi la frappe aérienne de 2007 qui a visé la centrale nucléaire syrienne à Deir ez-Zor. Certaines analyses y voient une menace indirecte à l’adresse de l’Iran. Mais le fait de revendiquer cette frappe est-il une bonne idée ? D’anciennes autorités militaires israéliennes fustigent ce mercredi 21 mars la décision israélienne de revendiquer la supposée frappe contre le réacteur nucléaire en question.

D’anciennes autorités sécuritaires et militaires du régime de Tel-Aviv ont fustigé la reconnaissance par Israël d’une attaque contre le réacteur nucléaire syrien en 2007.

On était quasi certain depuis longtemps qu’Israël était derrière l’attaque aérienne de 2007 contre le site d’al-Kibar, situé dans la province de Deir ez-Zor à l’est de la Syrie. Mais, Israël avait choisi jusqu’à présent de ne pas la revendiquer. Le mercredi 21 mars, Israël a soudain annoncé publiquement avoir frappé le site syrien le 6 septembre 2007. Il est allé encore plus loin en publiant à cette occasion des documents déclassifiés.  

Or, certains responsables militaires et sécuritaires en Israël jugent imprudente cette annonce au moment où les tensions ne cessent de s’amplifier en Syrie. Moshe Yaalon, ancien ministre israélien des Affaires militaires, en fait partie. Il a mis en cause la logique (propagandiste et politicienne) de cette divulgation avant de la qualifier « d’erreur stratégique » et de « mauvais calcul politique ».

Pour Yaalon, ce genre de divulgation devrait se faire « au moment opportun » et nécessite « une réflexion intensive ».

« Je doute que les architectes de cette attaque soient, eux aussi, d’accord avec cette divulgation, même si cette frappe a eu lieu il y a 10 ans », ajoute Yaalon cité par le quotidien israélien Jerusalem Post.


Moshe Yaloun, 65 ans, est ministre des Affaires militaires israélien depuis 2013. Il est membre du parti Likoud. Auparavant, il a été chef d'état-major des forces israéliennes et chef du service de renseignement militaire israélien Aman. ©DPA

Mais Yaalon n'est pas le seul à critiquer la décision de Tel-Aviv de revendiquer la frappe de 2007. L’ancien chef de l’espionnage israélien Tamir Pardo a aussi réagi en qualifiant mercredi de « faux pas » cette divulgation. Il a dénoncé les politiciens qui ont tourné à leur avantage le fruit des efforts des agents du Mossad, à l'origine des renseignements qui ont permis la frappe.

Pardo a critiqué les autorités de Tel-Aviv, qui « cherchent à faire de la propagande en faveur de leur camp et à redorer ainsi leur blason ».

L'ancien chef du Mossad Tamir Pardo parle à une conférence en mémoire de son prédécesseur à la tête de l’agence d'espionnage, Meir Dagan, le 21 mars 2018. ©Times of Israel

De même le brigadier général Eli Ben-Meir, un ex-officier supérieur des renseignements au sein de l’armée israélienne a affiché lors d’une interview radio, son mécontentement à l’égard de cette divulgation. « L’heure est à l’unité, pas à la division. Cette divulgation divise surtout nos rangs », a-t-il dit. 

 

Eli Ben-Meir, à gauche, serre la main d'Itai Brun, à droite, alors que Ben-Meir prend la direction de la brigade de recherche de l'armée israélienne, avec le directeur du renseignement militaire israélien, le général Herzi Halevi, au centre, le 4 janvier 2015. (Crédit : l'armée israélienne)
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SOURCE: FRENCH PRESS TV