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Yémen : Riyad tue, Washington appuie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Sénat américain approuve le soutien à l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, le 20 mars 2018. © Al-Arabi

Alors que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane se trouve en visite à Washington où ses hôtes font tout pour lui tirer un maximum d'argent, le Sénat a bloqué mardi 20 mars un projet de résolution sur l’arrêt de l’intervention militaire américaine dans la guerre au Yémen. L'agression saoudienne qui a fait des milliers de morts entrera le 25 mars dans sa quatrième année. 

Par 55 voix contre 44, ce projet de loi a été retiré de l’ordre du jour du Sénat, ce qui revient tout bonnement à cautionner la poursuite de l'une des plus meurtrières et inhumaines des guerres de ce début du troisième millénaire. 

En vertu d’une loi approuvée en 1973, trois sénateurs - Mike Lee, un républicain de l'Utah, Bernie Sanders, indépendant du Vermont, et Chris Murphy, un démocrate du Connecticut - avaient élaboré un projet de loi destiné à mettre fin à l’ingérence illégitime des États-Unis dans la guerre au Yémen où les Américains ont une présence militaire directe et appuient des dizaines de raids aériens par jour contre les villes et villages yéménites. 

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Quelques jours avant le vote, l'administration Trump et la personne du secrétaire à la Défense, James Mattis, avaient lancé une véritable campagne en faveur de la poursuite de la guerre au Yémen et contre le projet de loi précité. Mattis s'est même rendu au Congrès pour faire pression sur les sénateurs afin qu'ils bloquent le projet de résolution. En effet depuis 2015, le régime de Riyad a dépensé des centaines de millions de dollars en armes et en logistique au profit du complexe militaro-industriel US, profit auquel Trump n'est guère prêt à renoncer. 

Vidéo : Rencontre Trump-Ben Salmane, le 20 mars à Wahington

Les soutiens de 44 sénateurs au projet de résolution précité est qualifié de sans précédent, ce qui montre que les voix se sont élevées à l’intérieur des États-Unis contre les politiques belligérantes du gouvernement américain.

Les États-Unis prétendent qu’ils ne disposent d’aucune force terrestre au Yémen et qu’ils procèdent aux soutiens logistiques et ceux en matière de renseignement à l’armée saoudienne. Or sans ce soutien logistique, les frappes aériennes saoudiennes sur les zones civiles au Yémen seraient impossibles. Les États-Unis cherchent à étendre leur présence dans la corne de l'Afrique via une emprise totale sur le sud du Yémen et le détroit stratégique de Bab el-Mandeb. Toutefois cette emprise s'est heurtée jusqu'à présent à la vaillante résistance de l'armée yéménite et d'Ansarallah. 

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Depuis mars 2015, l’Arabie saoudite a lancé une offensive sans merci contre son voisin du Sud. La résilience du peuple yéménite a fait échouer toutes les visées de Riyad qui se trouve dorénavant dans un bourbier et cherche à en sortir. Cette guerre a fait des milliers de morts et de millions de personnes ont été jetées sur la route et des maladies contagieuses dont le choléra y sèment la mort.

Vidéo : les forces saoudiennes attaquées au sud de l'Arabie saoudite, à Jizan. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV