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« Trump devra recommander à ben Salmane de changer de stratégie envers l’Iran »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cette photo, prise le 14 mars 2017, montre le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la Maison-Blanche. ©AFP

Le quotidien américain The Washington Times a fait paraître un article couvrant la visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane aux États-Unis.  

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est attendu ce mardi 20 mars aux États-Unis pour un séjour de deux semaines au cours duquel il rencontrera le président Trump et d’autres responsables américains. Mohammed ben Salmane s’est rendu le 7 mars à Londres pour une visite de trois jours qui a suivi un déplacement au Caire. C’est à la demande du roi Salmane d’Arabie saoudite que son fils a décidé de se déplacer aux États-Unis.

Selon un responsable américain ayant requis l’anonymat, outre les questions économiques et les relations bilatérales, les moyens de contrer les « agissements de l’Iran dans la région » seront également abordés par Mohammed ben Salmane et Donald Trump.

À ce propos, le quotidien américain The Washington Times fait des suggestions à Donald Trump pour l’encourager à intensifier la lutte de l’axe Washington-Riyad contre le rôle régional de l’Iran.

« Lors de sa rencontre avec Mohammed ben Salmane, le prince héritier de l’Arabie saoudite, Donald Trump devrait lui transmettre trois messages univoques. Premièrement, il faut avoir recours au “soft power” vis-à-vis de l’Iran. Deuxièmement, il faut mettre fin à la guerre au Yémen. Et troisièmement, il faut annuler l’embargo contre le Qatar, allié des États-Unis », indique le quotidien américain qui a ensuite accusé l’Iran de soutenir le « terrorisme » et de « menacer » la sécurité du Moyen-Orient.

« Ces trois messages, qui sont étroitement liés les uns aux autres, découlent des évolutions des 39 dernières années et de la victoire de la Révolution islamique », affirme le quotidien.

Le journal américain reconnaît l’échec de l’Arabie saoudite et de ses alliés dans la guerre contre le Yémen qui a éclaté en 2015.

« Trump et son équipe de sécurité nationale devront expliquer sans ambages au prince héritier saoudien que la tentative saoudienne de contrer l’Iran via une guerre au Yémen est loin de faire barrage au Corps des gardiens de la Révolution islamique. De plus, les milliards de dollars qu’ont dépensés les Saoudiens et leurs alliés pour l’emporter sur les Houthis, soutenus par l’Iran, n’ont mené nulle part. Malheureusement, la guerre au Yémen est en train d’épuiser les ressources financières de l’Arabie saoudite. Selon les estimations, les tentatives avortées de l’Arabie saoudite pour repousser l’Iran au Yémen, au cours des trois dernières années, lui ont coûté un milliard de dollars par mois », ajoute The Washington Times.

Le quotidien américain a réclamé un changement de stratégie de l’Arabie saoudite envers l’Iran, ajoutant que Riyad pouvait contrer l’Iran grâce au « soft power » pour un coût bien inférieur à un milliard de dollars.

« Le président Trump devra assurer au prince héritier saoudien le soutien de son équipe de sécurité et de son administration dans le cas où Riyad utiliserait le “soft power” de manière solide, cohérente et efficace vis-à-vis de l’Iran.

L’administration américaine devra convaincre Mohammed ben Salmane que le règlement de son problème avec l’Iran via des moyens non militaires pourrait l’aider à insuffler un dynamisme économique et géopolitique au Moyen-Orient.

Donald Trump devrait demander à ben Salmane d’annuler l’embargo frappant le Qatar, car cette crise divise les membres du Conseil de coopération du golfe Persique et affaiblit ainsi la lutte contre la menace que représente l’Iran. Selon le président américain, les points de désaccord qui divisent les Émirats arabes les affaiblissent dans leur lutte contre l’Iran.

Concernant le Qatar, le prince héritier saoudien l’accuse d’avoir des relations avec l’Iran, mais c’est une accusation injuste, car le Qatar partage un champ gazier géant avec l’Iran. Si le Qatar adopte une position hostile envers l’Iran, celui-ci réagira et les marchés mondiaux du gaz naturel seront menacés. »

À noter que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte accusent depuis des mois le Qatar de soutenir le « terrorisme » et ont rompu leurs relations diplomatiques avec ce pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV