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La colère du Soudan contre l’Arabie saoudite

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Exercice interarmées soudano-saoudien. ©AFP

Malgré l’appui soudanais à l’Arabie saoudite dans divers dossiers internationaux, la baisse du soutien financier de Riyad ainsi que le refus des autorités saoudiennes de se rendre à Khartoum ont suscité l’ire des responsables soudanais.

Selon le site d’information Al-Arabi al-Jadeed, cette colère a fait surface dans des articles d’écrivains soudanais bien connus, et il est remarquable que les autorités soudanaises aient critiqué directement l’Arabie Saoudite, contrairement aux périodes précédentes.

Le Soudan a été l’un des premiers pays à soutenir l’offensive illégitime de l’armée saoudienne baptisée « Tempête décisive » contre le Yémen en mars 2015. Ce soutien ne se limitait pas au domaine politique, Khartoum a envoyé rapidement des milliers de soldats au Yémen pour participer aux opérations militaires.

En l’espace de trois ans, des dizaines d’entre eux ont été tués dans les combats, ce qui a provoqué la protestation silencieuse des diverses couches de la société soudanaise.

Ziauddin Bilal, le rédacteur en chef du journal Al-Sudani, est le dernier à se rallier à une liste d’écrivains qui ont récemment critiqué Riyad pour plusieurs raisons, notamment son refus de soutenir le Soudan dans la crise économique auquel il fait face et le refus des banques saoudiennes de restituer leur épargne aux expatriés soudanais, et ce alors que les États-Unis ont levé leurs sanctions contre le Soudan.

Pour sa part, Abdul Majid Abdul Hamid, rédacteur en chef du journal Al-Masadir, tout en critiquant les positions de Riyad, a déclaré que « l’Arabie saoudite s’engage à fournir toute l’aide demandée par l’Égypte, qui a reçu depuis 2011 plus de 21 milliards de dollars de soutien financier de la part des pays littoraux du golfe Persique, en particulier l’Arabie saoudite, pour soutenir le gouvernement d’al-Sissi en Égypte ».

En allusion à la récente visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane au Caire, il a écrit : « Ce n’est pas la première visite d’un haut responsable saoudien en Égypte après le coup d’État d’Abdel Fattah al-Sissi, et ce n’est pas la première fois que des centaines d’accords peuvent être signés sans délai. »

« Ce n’est pas la première fois que le public soudanais en général et ceux qui sont impliqués dans les affaires politiques et médiatiques se questionnent sur les raisons et les justifications qui empêchent un haut fonctionnaire saoudien de se rendre au Soudan », a-t-il ajouté.

Ce faisant, le désespoir des Soudanais envers les positions de Riyad ne se limite pas aux écrivains, ce sentiment étant partagé par certains partis alliés du gouvernement de Khartoum. Le chef du Parti du congrès populaire, Sher Adam Rahma, qui est président de la commission sur l’irrigation et l’agriculture au sein du Parlement soudanais, a ainsi déclaré que l’aide financière que recevait Khartoum de Riyad en échange de son soutien politico-militaire aux positions saoudiennes est en baisse.

Il a ajouté que le Soudan avait voulu, dans les périodes précédentes, envoyer un message fort à l’Arabie saoudite, en renforçant ses liens avec la Russie, la Turquie et d’autres pays.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV