La saison des guerres US, le printemps, s’approche. Une ridicule campagne anti-russe secoue en ce moment l’Occident qui s’est même réuni au Conseil de sécurité pour faire condamner la Russie. La campagne, orchestrée par Londres, fait suite au changement qui a eu lieu à la tête de la diplomatie US, désormais dirigée par un néoconservateur.
Vendredi dernier, la mission diplomatique iranienne à Londres a été occupée pendant plusieurs heures sans que la police britannique réagisse. C’est dans ce contexte tendu que se déroulent simultanément deux manœuvres militaires d’envergure, l’une en Méditerranée visant la Russie, l’autre, en Israël contre l’Iran.
Les deux exercices sont diligentés depuis les bases américaines en Italie. Contre la Russie, les Américains mènent l’exercice « Dynamic Manta 2018 » aux côtés des forces navales du Canada, de l’Italie, de la France, de la Belgique, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Espagne, de la Grèce et de la Turquie, soit les principaux membres de l’OTAN. Quelque 5 000 soldats, des navires de surface, de sous-marins, des avions et des hélicoptères sont de la partie. Le commandant américain de ces manœuvres, un certain général James Foggo, qui a aussi un pied en Afrique, ne fait d’ailleurs aucun mystère sur le but à atteindre : « La “quatrième bataille de l’Atlantique” a commencé, après celles des deux guerres mondiales et de la Guerre froide. »
C’est toujours depuis les bases militaires US en Italie que ce même Amiral Foggo pilote un autre exercice militaire conjoint, appelé Juniper Cobra 2018, cette fois en Israël et avec le strict objectif de contrer l’Iran.
Quelque 2 500 militaires US et autant d’Israéliens participent depuis le 4 mars aux manœuvres qui simulent une offensive d’envergure contre le Liban, la Syrie et Gaza. Le scénario propre à déclencher la guerre pourrait être celui d’un tir de missiles faussement attribué au Hezbollah, qui fournirait l’alibi nécessaire pour attaquer le Liban. Au maximum 72 heures plus tard, déclarent des officiers US et israéliens, des forces américaines arriveraient d’Europe pour épauler Israël. Bref, l’Europe est prête à s’engager à double titre sous la bannière US pour affronter en même temps la Russie et l’Iran.
Pourquoi ?
Le prétexte de « l’agent empoisonné » qui a mobilisé l’Occident contre la Russie ne trompe personne. Dans son discours à la nation, le président russe a levé un coin du voile non seulement sur les capacités militaires nouvelles de son pays, mais aussi sur le fait que Moscou est désormais doté d’un modèle de combat nouveau capable de contourner l’arme nucléaire. En Syrie, l’Iran et la Russie ont aussi fait capoter le plan américain qui visait à faire de la Ghouta orientale une base arrière pour lancer une attaque frontale contre la ville de Damas. L’axe Syrie-Iran-Russie exige désormais le retrait des Américains. Reste à savoir si oui ou non l’équipe de plus en plus néoconservatrice de Trump est prête à appuyer sur le bouton et à déclencher la grande guerre.