Les journalistes russes, travaillant au Royaume-Uni, ont commencé à recevoir des menaces en raison d’une campagne anti-Russie lancée après l’incident de Salisbury dans les médias britanniques, a annoncé lundi l’ambassade russe au Royaume-Uni.
Cité par Sputnik, le porte-parole de l’ambassade russe a déclaré dans un communiqué : « Nous voudrions souligner une fois de plus que nous sommes indignés par la campagne médiatique anti-russe, cautionnée par le gouvernement, qui influence l’enquête sur l’incident de Salisbury et a un effet psychologique néfaste sur les Britanniques. Nos compatriotes et les ressortissants russes s’inquiètent pour leur avenir dans ce pays. Des journalistes russes basés au Royaume-Uni ont reçu des menaces ».
L’ambassade russe a également accusé le gouvernement britannique de jouer à un jeu dangereux avec l’opinion publique et a déclaré : « Cela envoie l’enquête sur une piste politisée inutile, et pourrait avoir, à long terme des répercussions graves sur nos relations diplomatiques ».
Sergueï Skripal et sa fille Youlia avaient été retrouvés inconscients sur un banc près du centre commercial The Maltings à Salisbury dans le sud de l’Angleterre, après avoir été exposés à un agent innervant dans un pub et un restaurant qu’ils avaient fréquenté.
Sergeï Skripal, 66 ans, est un ancien colonel de la GRU (services de renseignement russe) qui en 2006, a été condamnée en Russie à 13 ans de prison pour avoir coopéré avec les services secrets britanniques MI-6 en leur fournissant le nom des agents de renseignements russes travaillant sous couverture en Europe. Gracié en 2010 par le président russe Dmitri Medvedev, il a été échangé avec dix espions russes détenus aux USA et a obtenu le statut de réfugié au Royaume-Uni.
La Première ministre britannique, Theresa May, a déclaré lundi qu’il était « hautement probable » que Moscou soit responsable de cet empoisonnement. Soulignant que l’agent innervant utilisé contre Skripal et sa fille était un neurotoxique militaire développé par la Russie. Theresa May a donné jusqu’à mardi soir à Moscou pour présenter des explications sur la production de l’agent neurotoxique à l’Organisation pour la prohibition des armes chimiques.
« À défaut de réponse crédible, nous conclurons que cette action équivaut à un usage illégal de la force par la Russie contre le Royaume-Uni », a-t-elle déclaré, qualifiant cet acte d’« insouciant et de méprisable ».
Le ministère russe des Affaires étrangères a répliqué directement : en qualifiant ces accusations de « cirque médiatique basé essentiellement sur une compagne d’intoxication se propageant dans les médias ».