L'Égypte va réserver plus de 1.000 kilomètres carrés de terrains dans le sud du Sinaï au projet de ville géante et de zone d'affaires annoncé par l'Arabie saoudite en octobre dernier, rapporte Reuters.
Pour développer ce territoire le long de la mer Rouge, un fonds commun de plus de dix milliards de dollars (huit milliards d'euros) a été mis en place par l'Égypte et l'Arabie saoudite. Sa création a été annoncée dimanche soir lors d'une visite au Caire du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Au total, le projet Neom, annoncé en octobre dernier par l'Arabie saoudite pour compenser le déclin attendu des revenus du pétrole, s'étend sur 26.500 kilomètres carrés et trois pays : l'Arabie saoudite, l'Égypte et la Jordanie. L'investissement privé et public dans cette zone devrait au total atteindre à terme 500 milliards de dollars (400 milliards d'euros).
Cette ville futuriste baptisée Neom sera située au nord-ouest du pays, sur les bords de la mer Rouge, dans une zone pour le moment désertique. À terme, elle s'étendra sur tout le pourtour du golfe d'Aqaba, englobant les rives de l'Égypte et de la Jordanie sur 460 kilomètres de côtes. Le site sera également situé à l'entrée principale du pont Roi Salmane, qui reliera l'Asie et l'Afrique.
Autre point important : les deux îlots de Tiran et Sanafir dont la souveraineté a été rétrocédée à l’Arabie saoudite par un décret officiel du président égyptien émis le 24 juin 2017, font aussi partie du projet Neom.
Dans une décision rendue samedi 3 mars, à la veille du voyage de Mohammed ben Salmane en Égypte, la Haute Cour constitutionnelle égyptienne a annulé toutes les décisions en faveur de l'annulation de la rétrocession des deux îlots à l’Arabie saoudite. Le débat sur leur souveraineté avait focalisé l'attention de l'opinion publique égyptienne. Des manifestations monstres avaient eu lieu au Caire pour réclamer l'annulation du vote du Parlement.
Ces deux petites îles de la mer Rouge sont situées à l’entrée du golfe d’Aqaba.