Mercredi, la chaîne des néoconservateurs US, Fox News a annonce les "fake images" à l'appui de la construction de la première base iranienne non loin de Damas. Aussitôt après l'annonce de cette fausse nouvelle, Israël a réagi. Le très remonté Avigdor Lieberman qui a récemment menacé l'Iran d'une action militaire, s'est précipité pour rejeter l'information et affirmer que ses services de renseignement ne lui ont pas fournis des informations allant dans ce sens.
Pourquoi ce virage à 180 degrés?
Les commentateurs israéliens se seraient inquiétés en effet des récentes positions du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a menacé l’Iran, lors de la récente conférence de Munich, d’une intervention militaire directe. Ces commentateurs ont mis en garde le régime de Tel-Aviv contre les conséquences « dangereuses et cauchemardesque » de toute action militaire d’Israël contre Téhéran.
S’intéressant au sujet, le quotidien panarabe Raï al-Youm, a consacré tout un article aux conséquences d’une action militaire qu'Israël lancerait contre l’Iran.
Selon le journal, la question s’est d'ailleurs de nouveau placée au cœur des défis politiques et sécuritaires auxquels est confronté le régime de Tel-Aviv et cela après le discours martial de Benjamin Netanyahu à Munich visant directement Téhéran.
Le journal évoque également les propos de Ben Caspit, un journaliste de renom israélien, expert en stratégie militaire, qui en s’appuyant sur les sources politiques bien informées au sein du régime, déclare que « le cabinet sécuritaire refuserait d’avaliser toute attaque contre l’Iran même si ce pays fait preuve "d’actes d’agression nouveaux" contre Israël "comme le drone qu'il a récemment envoyé depuis la Syrie en Israël ».
« Tous les milieux politiques et toutes les autorités israéliennes sont conscients des conséquences dangereuses de ce genre d’intervention », insiste le journaliste militaire avant de préciser que « le crash du F-16 abattu en Syrie a changé les règles du jeu ».
Pour l’analyste israélien, le geste de Netanyahou à la Conférence de Munich, quand il a brandit ce qu’il appelait « un bout du drone iranien » visait tout simplement à dévier l’opinion publique et les médias israéliens des accusations de corruption successives l'impliquant lui et ses proches.
Cet expert militaire qui révèle dans son livre d’une déferlante de scandales dont fait l’objet le chef du gouvernement israélien, a également fait part des préoccupations de Tel-Aviv sur le déploiement des systèmes anti-aériens et anti-missiles extrêmement performants en Syrie : les fameux S-300 et S-400.
Pour Ben Caspit cette situation sonne le glas des manœuvres libres d’Israël sur le sol syrien.
Toujours au sujet d’une attaque contre l’Iran, l’intéressé insiste sur le fait que le cabinet sécuritaire n’a jusqu’à présent pris aucune décision concrète pour une telle intervention, et que les positions extrémistes de Benjamin Netanyahu ne visaient qu’ «intimider » l’Iran.
Il y a quelques jours, les militaires israéliens ont convaincu le cabinet de Netanyahu de « ne pas penser à attaquer l’Iran » car ce régime « ne veut pas avoir sur le dos des milliers de morts et de blessés dans la foulée d'une réponse directe de l’Iran ou indirecte de son allié Hezbollah », note le quotidien Raï al-Youm.
En plus, selon l’aveu même des hautes autorités militaires israéliennes, « Tel-Aviv n’est pas prêt à affronter des milliers missiles » qui seraient tirés vers les territoires occupés, poursuit l’article.
Cité par le journal, un autre analyste israélien, Yusuf Weir, prévoit que la future guerre d’Israël ne serait pas avec les mouvements palestiniens, Hamas et Jihad islamique, à Gaza, mais dans le nord de la Palestine occupée frontalière avec le Liban où habitent près de 1.2 millions de colons israéliens.