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Al-Sissi aidera-t-il la coalition saoudienne à sortir du bourbier du Yémen ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le sultan d'Oman Qabous ben (D) rencontre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à Mascate, le 4 février 2018. ©AFP

Trois ans se sont écoulés depuis le début de la guerre au Yémen où les civils sont massacrés sous les bombes de la coalition saoudienne et les infrastructures sont détruites. Les Comités populaires et l’armée, proches d’Ansarallah, continuent de résister et l’Arabie saoudite et ses alliés ne cessent d’accumuler les échecs cuisants. Des échecs qui ont commencé à les préoccuper sérieusement.

L’armée yéménite et les Comités populaires se renforcent sur le plan militaire notamment balistique. Les missiles qui se sont heurtés sur l’aéroport de Riyad et la centrale nucléaire de Barakah à Abu Dhabi viennent d'appuyer cette affirmation.

Selon le site web yéménite nthnews, les pays membres de la coalition saoudienne, dont l’Égypte et le Soudan cherchent à trouver une issue qui leur permettra de sortir du bourbier yéménite.

« Les mercenaires saoudiens vivent une vie difficile au Yémen et les enregistrements vidéo montrent ce qu’ils vivent sur les frontières entre l’Arabie saoudite et le Yémen où des affrontements sont en cours avec les forces yéménites. Quant à l’Égypte, les Égyptiens ont déjà expérimenté une guerre au Yémen. D’où leur opposition à l’acheminement des forces terrestres dans le cadre de l’opération de la « Tempête décisive ». Cependant, des phrases du genre ont été entendues, comme « l’armée égyptienne n’appartient qu’à l’Égypte », « la sécurité du golfe Persique fait partie de notre sécurité » et « l’Égypte ne tourne pas le dos à ses frères du golfe Persique et elle les soutiendra si nécessaire ». Ces déclarations montrent implicitement la crainte des autorités égyptiennes qui ne veulent pas perdre le soutien de l’Arabie saoudite et ses alliés du golfe Persique. Cela dit, Le Caire n’est pas totalement à l’écart de la guerre au Yémen, mais il refuse d’y envoyer les forces terrestres.

Aujourd’hui, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi semble plus enclin que jamais à bénéficier d’un soutien appuyé de la part de l’Occident, des EAU, des États-Unis et d’Israël, espérant que cela pourrait l’aider à gagner les prochaines élections.

Dans ce droit fil, Abdel Fattah al-Sissi a été chargé, par les Saoudiens et les Émiratis, de convaincre Oman de se soumettre aux desiderata de l’Arabie saoudite. À vrai dire, le plan qu’a avancé al-Sissi à Mascate ne connaît aucune différence par rapport aux anciens plans, car il est fondé sur les desiderata des États-Unis et des Émirats du golfe Persique. L’important est que l’Égypte, l’Arabie saoudite et tous les pays membres de l’opération de la « Tempête décisive » souhaitent mettre fin à cet aventurisme militaire qui leur a coûté, jusqu’ici, très cher sans rien leur rapporter, indique l’article, publié le 10 février sur le site web nthnews.

« Les militaires saoudiens et émiratis, qui se sont amassés sur la frontière entre le Yémen et Oman, ont pour mission de concrétiser les exigences maximalistes des Émirats arabes unis à Oman alors que les EAU ont déjà fait asseoir leur emprise à Aden et dans certaines autres localités des provinces du Sud. Les Émiratis accusent Oman du trafic d’armes et de munitions à destination d’Ansarallah et cela afin de rendre le terrain propice à une agression militaire contre le territoire omanais. Il paraît que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis veulent suivre la même ligne de conduite qu’ils avaient déjà suivie vis-à-vis du Qatar. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis accusent également Oman de soutenir l’Iran, car Mascate ne les a pas rejoints dans la destruction du Yémen et le massacre des milliers de civils, sous prétexte de défendre la légitimité de Mansour Hadi, président yéménite démissionnaire. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont déployé, près de la frontière entre le Yémen et Oman, des groupes, composés d’éléments d’Al-Qaïda et de Daech, pour pouvoir attaquer les Comités populaires et l’armée yéménite. À l’issue des entretiens, qui ont eu lieu il y a trois mois, les autorités d’Oman ont décidé de prendre des mesures rigoureuses destinées à contrôler le trafic d’armes dans le cadre d’une coordination permanente avec les responsables locaux de la province yéménite de Mahra. Ceux-ci réclament toujours le maintien des relations fraternelles et historiques entre le Yémen et Oman.

Dans le même temps, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont demandé aux responsables locaux de Mahra de rompre leurs relations avec Mascate et d’héberger les groupes extrémistes pro-saoudiens.

Dans la foulée, l’Arabie saoudite a destitué un gouverneur de Mahra qui était pour une relation amicale avec Oman et l’a remplacé par un autre gouverneur, étant partisan farouche de l’agression militaire contre le Yémen. Ces agissements mettent en évidence les tentatives de Riyad et d’Abu Dhabi, destinées à prendre le contrôle de la province de Mahra. Dans la foulée, l’Arabie saoudite a commencé à distribuer ses pétrodollars parmi certaines tribus et certains groupes et à prendre des mesures provocatrices vis-à-vis d’Oman.

Le conflit opposant l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d’une part et de l’autre part à Oman, sur le plan médiatique, montre que Riyad, qui cherche à neutraliser toutes les menaces éventuelles en se livrant à la destruction et au massacre au Yémen, ne tolère aucune désobéissance de la part des pays de la région. Quant aux Émirats arabes unis, ils cherchent à mettre la main sur les richesses et les ressources de la région du golfe Persique y compris les champs pétroliers et gaziers. Les Émirats, qui ont déjà fait asseoir leur emprise à Aden, comptent prendre le contrôle total du port d’Aden dans l’objectif de tirer des profits du canal stratégique de Suez. Dans ce droit fil, les médias omanais accusent les Émirats de vouloir s’emparer de la province de Moussandam qui donne sur le détroit d’Ormuz, au nord des Émirats arabes unis.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV