Le silence significatif des États-Unis envers les récentes tensions entre l’Iran et Israël a largement inquiété les Israéliens et à leur tête le premier ministre Benjamin Netanyahu quant au respect du Pentagone de son engagement envers Tel-Aviv. La question qui se pose maintenant est de savoir sur qui Israël devra-t-il désormais s’appuyer ?
Quelques heures après que l’Iran et Israël se sont engagés dans la première escarmouche militaire dans leur histoire troublée, qui a abouti à l’écrasement d’un F-16 israélien par la DCA syrienne, les États-Unis sont restés silencieux.
« Le samedi 10 février, on s’est rendu compte qu’Israël a des idées illusoires sur deux questions : Primo, il s’imagine qu’il peut être à l’abri à long terme de la guerre interne qui se poursuit en Syrie. Secundo, il espérait que sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis seraient un allié plus fiable pour Tel-Aviv. Mais douze heures après l’incident de samedi qui a abouti à la destruction par la DCA syrienne d’un F-16 de l’armée israélienne, les États-Unis sont restés silencieux », a écrit le journal Daily Beast.
Dans un communiqué publié samedi, le quartier général de l’armée syrienne a catégoriquement rejeté l’allégation israélienne selon laquelle « un drone iranien se serait infiltré en Israël dans la nuit de vendredi à samedi. »
« Or il s’agit d’un mensonge. Avant que la DCA syrienne ne riposte, les chasseurs israéliens ont pris pour cible une base des drones syriens dans la base T-4 à l’est de Homs, et ce, en soutien très clair aux terroristes de Daech », est-il dit dans le communiqué.
La chute de ce chasseur israélien a été la plus importante réussite de l’armée syrienne depuis la guerre libanaise de 1982. Ces évolutions ont des répercussions négatives sur les décisions de Benjamin Netanyahu, dont celle consistant à réduire les tensions avec le président russe Vladimir Poutine.
Lors de sa visite du 30 janvier à Moscou, Netanyahu avait axé ses pourparlers avec Vladimir Poutine sur l’Iran et la Syrie. Lundi soir, au sortir de cette rencontre, Netanyahu a tenté d’afficher sa satisfaction en affirmant que ses entretiens avec son hôte avaient été « bons » mais le « show » n’a convaincu personne : au lieu de rapporter les supposées réponses de Poutine à ses inquiétudes, comme il se devait de se faire, Netanyahu a repris ses allégations contre l’Iran, allant jusqu’à la « menace de guerre. »
Samedi soir, quelques heures après cet incident, le ministère russe des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il a exprimé le mécontentement de Moscou contre les raids aériens israéliens sur la Syrie.
« Nous n’admettons en aucune façon qu’un danger menace la vie des militaires russes en Syrie. Tous les pays doivent respecter la souveraineté nationale syrienne. Nous demandons à toutes les parties de faire preuve de retenue et de s’abstenir de tout acte qui compliquerait la situation », a écrit le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Dans l’état actuel des choses, sur qui donc peut compter Israël ?
Aux États-Unis, Donald Trump s’occupe de ses conflits politiques avec les démocrates, le FBI et le département de la Justice. Il prête attention donc au dossier de l’éventuelle ingérence russe dans les élections présidentielles américaines.
Netanyahu a dit aux Israéliens qu’il s’était entretenu avec le secrétaire d’État US Rex Tillerson, qui était en visite régionale au Moyen-Orient et qui n’avait pas un objectif clair pour sa tournée. Aux dernières heures du samedi 10 février, le Pentagone a publié un communiqué dans lequel il a apporté sa sympathie envers Israël, tout en soulignant qu’il n’était pas impliqué dans l’intervention israélienne en Syrie.