La Chine avertit l’Union européenne (UE) de sa nouvelle confrontation avec Pékin. Suite à la décision de l’UE de faire des enquêtes sur les entreprises sidérurgiques chinoises, Pékin a averti que le traitement injuste de l’Europe porte atteinte au partenariat économique Chine/Europe.
Le nouvel avertissement de la Chine envers l’UE a été lancé tout de suite après que les membres de l’Union ont plaidé pour des enquêtes sur les activités des entreprises sidérurgiques chinoises. Elle dénonce par ailleurs le « protectionnisme » à l’américaine de l’UE après la prise par Bruxelles de mesures anti-dumping contre des produits en acier chinois. Les dirigeants chinois affirment qu’ils prendraient des mesures nécessaires pour défendre leurs entreprises.
Le ministère chinois du Commerce fait état pour sa part du mécontentement de Pékin envers le traitement « inéquitable » de l’UE. Le ministère chinois a signalé que cela pourrait mettre au défi la coopération des deux parties. La Commission européenne a annoncé, jeudi 8 février, son ultime décision d’imposer des droits d’importation allant de 17,2 % à 27,9 % sur l’acier anticorrosion en provenance de Chine. Il s’agit des derniers signes de friction sur le commerce de l’acier entre les deux grandes économies du monde.
La réaction virulente de la Chine à la récente décision de l’Europe s’explique par le ralliement de l’UE à la politique protectionniste de Donald Trump face à l’expansion économique de la Chine à l’échelle mondiale.
Depuis que Donald Trump a pris les rênes des États-Unis, il estime que la Chine est comme un danger qui ne cesse de menacer l’économie américaine. Il a même décrété des mesures de restriction dans le domaine des échanges commerciaux avec les entreprises chinoises.
Un tandem Europe/USA face au Dragon à mille têtes
Inquiète de l’ascension de la Chine au rang de deuxième puissance économique du monde, notamment sous l’angle industriel, l’Europe revire aujourd’hui en faveur des États-Unis pour que le nouveau duo occidental puisse peut-être contrôler la vitesse stupéfiante de la machine économique chinoise, sans quoi, les Chinois devancent très prochainement l’Europe.
L’économiste Arrow Sodranamian croit que la croissance économique de la Chine fait preuve de suprématie économique de Pékin dans le monde au détriment de l’Occident.
L’Europe décide de rapprocher sa politique économique du protectionnisme économique de Washington en même temps que la Chine est considérée comme le plus grand partenaire de l’Europe. De nombreux cercles économiques en Europe affirment par ailleurs que leurs pays peuvent même faire appel à Pékin au moment aigu de la crise. Pour autant, le traitement versatile de l’Occident envers Pékin risque de le pousser à revenir sur ses échanges économiques avec l’Europe.
« Les investissements colossaux des entreprises chinoises partout dans le monde ont opposé les membres de l’UE les uns aux autres et cela constitue une source d’inquiétude pour ces derniers », explique l’analyste économique, François Goodman.
Quoi qu’il en soit, la Chine a l’intention de trancher la crise en cours par le dialogue et pour ce faire, le ministère chinois du Commerce affirme :
« Pékin s’apprête à renforcer la communication avec l’UE pour évoquer de manière appropriée les récents différends notamment dans le secteur sidérurgique. »
Le ministère a indiqué que l’UE a utilisé les données des entreprises brésiliennes pour localiser les prix et les coûts des entreprises chinoises dans le cadre de l’enquête, et a artificiellement levé la marge de dumping, dans une déclaration sur son site internet.
L’Union européenne a fixé des droits d’importation allant de 17,2 à 27,9 % sur l’acier galvanisé chinois dans une décision finale rendue jeudi.