À peine deux jours après les propos tenus par le ministre français des Affaires étrangères qui a accusé Assad d’avoir récemment gazé les Syriens, la ministre française des Armées Florence Parly a estimé, vendredi 9 février, qu’en l’absence de « certitudes » sur ces attaques chimiques présumées en Syrie, la ligne rouge fixée par le président Emmanuel Macron pour une éventuelle riposte française n’était pour l’heure pas franchie.
« Pour l’instant faute de certitude sur ce qu’il s’est passé, sur les conséquences de ce qu’il s’est passé, on ne peut pas dire que nous en sommes là où vous le dites », a-t-elle répondu sur la radio France Inter alors qu’elle était interrogée sur la ligne rouge fixée par le chef de l’État.
« On a des indications possibles sur l’utilisation de chlore, mais nous n’avons pas de confirmation absolue », a indiqué vendredi la ministre des Armées, avant de dire que « le travail de confirmation est en cours ».
Lors d’une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine le 29 mai 2017 à Versailles, Emmanuel Macron avait déclaré que « toute utilisation d’armes chimiques » en Syrie donnerait lieu à une « riposte immédiate » de la France. « J’ai indiqué qu’une ligne rouge très clair existe de notre côté : l’utilisation d’une arme chimique par qui que ce soit » fera « l’objet de représailles et d’une riposte immédiate de la part de la France », avait-il dit.
Mercredi dernier, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a accusé les forces du président Assad d’avoir lancé des « attaques au chlore ».
Réagissant aux accusations occidentales contre Damas, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré que les États-Unis et leurs alliés imputent les attaques chimiques à Damas pour ternir l’image du gouvernement légal syrien.
Le 4 avril 2017, les sources d’informations liées aux terroristes et aux groupes armés syriens qui se posent pour « opposants » ont fait état d’un bombardement chimique dans la ville petite ville de Khan Cheikhoun, au nord-ouest de la Syrie. Simultanément, les États-Unis et certains pays européens ont formulé des accusations non fondées contre Damas avant la mise en œuvre d’une enquête internationale impartiale et minutieuse.
Complices des terroristes, les États-Unis ont monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l’attaque américaine du 7 avril 2017 contre une base aérienne syrienne dans la province de Homs.
La Russie a soupçonné à l’époque « un sabotage délibéré » dans l’enquête sur les incidents impliquant des armes chimiques en Syrie.
Moscou a dénoncé de son côté une « campagne de propagande », visant à accuser le gouvernement syrien d’attaques dont « les auteurs ne sont pas identifiés ».
Le gouvernement syrien a pour sa part démenti fin janvier avoir utilisé des armes chimiques.