Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du quotidien Raï al-Youm, a affirmé dans son article intitulé « La Syrie n’est pas l’Afghanistan » qu’au cours des prochaines étapes, les Hachd al-Chaabi opposeraient une résistance de plus en plus forte aux militaires américains en Irak et en Syrie.
« Ces derniers jours, la Syrie a été la cible de frappes lancées par les Américains et les Israéliens qui cherchent à compenser les dégâts qu’avait subis la coalition américaine dans le nord-ouest et le centre de la Syrie ainsi qu’au Liban.
Premièrement, Israël a tiré il y a 3 jours 5 missiles depuis le sol libanais sur des cibles en Syrie près de Damas, dont 4 ont été interceptés par les systèmes de défense antiaérienne. Contrairement aux 7 dernières années, le régime d’occupation israélienne a utilisé des missiles à la place des avions. Cela témoigne de la modernisation et du développement des systèmes de défense syriens qui sont désormais capables d’intercepter tout avion agresseur.
Deuxièmement, les États-Unis ont de nouveau ouvert le dossier des armes chimiques et ont accusé sans aucune preuve les autorités syriennes d’avoir utilisé du gaz chlore dans la Ghouta orientale.
Ces accusations constituent en effet un prélude à l’agression américaine, comme ce qui a eu lieu il y a quelques mois, lorsque les États-Unis ont tiré 59 missiles Tomahawk sur la base aérienne de Chayrat sous prétexte de la soi-disant utilisation par la Syrie d’armes chimiques à Khan Cheikhoun dans la province d’Idlib.
Troisièmement, les forces armées de l’opposition ont pris pour cible cette ville de leurs missiles et d’obus de mortier pour la déstabiliser.
Quatrièmement, les États-Unis continuent d’armer directement ou via leurs alliés arabes Hayat Tahrir al-Cham (coalition de groupes terroristes dont le plus important est le Front al-Nosra, rebaptisé Front Fatah al-Cham). Un avion Su-25 abattu au-dessus de la zone de désescalade d’Idlib avait été intercepté par un missile Manpads (Man-portable air-defense system) pour transmettre ainsi à Damas et à Moscou ce message que le ciel de la Syrie n’était plus sûr pour leurs avions.
Cinquièmement, en annonçant son intention de construire un mur de séparation le long des frontières des territoires occupés avec le Liban, Israël cherche en effet à attiser les tensions avec ce pays. De plus, ce régime veut ainsi légitimer son maximalisme et sa mainmise sur les gisements de pétrole dans les eaux libres de la région, près des frontières maritimes des territoires occupés.
Il est de notoriété publique que les États-Unis comptent sur les Kurdes syriens comme alliés régionaux et qu’ils veulent les utiliser comme un atout contre le Qatar, l’Iran, la Turquie, l’Irak et la Syrie.
Mais les chances de succès de leur plan seront similaires à celles de leurs précédents plans, c’est-à-dire presque nulles. Et finalement, comme il l’a déjà fait par le passé, Washington abandonnera à leur sort ses nouveaux alliés kurdes.
La formation de noyaux de résistance armée pour une confrontation frontale avec les forces américaines en Syrie et en Irak est envisageable, comme ce qui a eu lieu à la suite de l’occupation américaine de l’Irak en 2003, où la Maison-Blanche avait été contrainte de battre en retraite afin de réduire les dégâts matériels et les pertes en vies humaines.
Dans les prochaines semaines ou mois, les forces américaines prendront la place des daechistes et deviendront la cible des combattants de la Résistance dans la région et le sort jeté par le magicien se retournera ainsi contre lui-même. »