Si le secrétaire d'État américain Rex Tillerson insiste, dans son actuelle stratégie envers la Syrie, sur le maintien de la présence américaine en territoire syrien et s'il en a donné la priorité à une confrontation sur l'Iran dans l'axe de la Résistance, il faut en demander la raison...
L'analyste iranien Hadi Mohammadi pose la question pour développer son analyse en s'attardant sur "l'erreur qu'ont commise les États-Unis en retirant leurs troupes d'Irak" ce qu'a indiqué, récemment, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson tout en rappelant que son pays ne répéterait plus cette erreur et qu'il maintiendrait sa présence militaire en Syrie.
À l'époque, le seul opposant au retrait forcé des Américains d'Irak était le régime israélien. Les autorités israéliennes avaient la ferme conviction que le retrait des troupes américaines d'Irak mettrait en danger leur sécurité. D'où tous leurs efforts, depuis ce temps, pour faire retourner les Américains dans la région et les transformer en leur bouclier humain, souligne Hadi Mohammadi se référant aux textes et documents de la fin des années 90, soit les derniers jours du mandat de Bill Clinton, qui témoignent des centaines d'heures d'efforts déployés par Israël et les deux partis républicain et démocrate américains, menant finalement à une série de mesures que Georges W. Bush a exécutées tout au long de ses deux mandats présidentiels: l'offensive militaire contre l'Irak et l'Afghanistan, l'assassinat de Yasser Arafat et la désignation, par la suite, de nouveaux pions pour l'Autorité palestinienne, ce que l'Égyptien Mohamed Hassanein Heikal a dévoilé dans un article de son livre "l'automne de la fureur" (Autumn of Fury). Le régime israélien a tracé les lignes de la politique américaine comme il le voulait et tout allait bien jusqu'en 2010 où les autorités américaines ont été contraintes de renoncer à tous leurs objectifs et rebrousser chemin de l'Irak, conclut l'analyste.
La stratégie américaine a été critiquée voire dénoncée par Israël qui a planifié un retour américain dans la région via, cette fois-ci, d'une guerre par procuration menée par les terroristes.
Échoués, encore une fois, aussi bien en Irak qu'en Syrie, les Américains ressentent le danger d'un nouveau retrait de Syrie. Ce qu'ils ne désirent absolument pas d'autant plus que l'administration Trump reste, autant que ses prédécesseurs, engagé envers Israël et ses intérêts. Sans vouloir trop parler de l'humiliation qu'apporterait un retrait de Syrie pour les Américains, signifiant, à vrai dire, une expulsion des États-Unis de l'Ouest de l'Asie, ce qui inquiète, essentiellement, Washington et Tel-Aviv c'est, sans aucun doute, la Résistance, qui plus puissante que jamais, s'impose aux frontières israéliennes.
Or, l'analyste remet en cause la volonté israélo-américaine de rester en Syrie dans la mesure où ils manquent tout appui quelconque ni dans la région ni dans leurs pays: ils doivent payer lourd le scandale de leur soutien aux terroristes, qui sont, d'ailleurs, en train d'être éliminés les uns après les autres par le front de la Résistance, aussi bien que les frais colossaux, matériels et en en vie humaine, de leur projet du Moyen-Orient élargi.
Toutes les aides financières et en armement du Pentagone aux terroristes n'ayant rien apporté aux États-Unis, Washington tire ses dernières cartouches pour pouvoir rester en Syrie, en défendant les Kurdes syriens, qui prétendent lutter contre les terroristes. Inutile effort, car les jours sont comptés pour les Américains face à une Résistance qui, aussi vaillante que puissante, anéantit les projets divisionnistes d'Israël et son allié américain.