Réuni pendant deux jours à Ramallah, en Cisjordanie, le Conseil national de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dessiné une nouvelle stratégie nationale. Le communiqué final, publié le lundi 15 janvier au soir, entérine la fin de la période transitoire prévue dans les accords d’Oslo de 1993 avant la création d’un État palestinien, et marque donc l’échec de ses accords.
Les délégués ont appelé le comité exécutif de l’organisation à suspendre la reconnaissance d’Israël par l’OLP tant qu’il n’aura pas cessé la colonisation et annulé l’annexion de Qods-Est. Le conseil demande aussi l’arrêt de la coordination sécuritaire avec Israël.
Le Conseil national de l’OLP a affirmé que les accords d’Oslo signés avec Israël au début des années 1990 « ne fonctionnent plus ». Il a adopté ses décisions avec une majorité de 72 voix, 10 abstentions, 2 absents et 3 non.
Selon Al-Jazeera, Mahmoud Abbas, rejetant l’offre de paix de Trump, a déclaré : « Nous disons non à Trump. Nous n’acceptons pas ce projet. Nous sommes convaincus qu’il ne s’agit pas de l’accord du siècle, mais de la gifle du siècle. »
Il est écrit aussi dans ce communiqué qu’une fois de plus le comité central « réaffirme sa décision d’arrêter toute coordination sous quelque forme que ce soit avec Israël et de mettre fin au Protocole sur les relations économiques de Paris. » Le comité central a appelé également tous les gouvernements arabes à « couper les liens avec tout gouvernement qui reconnaîtra Qods comme la capitale d’Israël et qui y transférera son ambassade ».
S’exprimant le 14 janvier devant le conseil, Abbas a vitupéré Israël, le qualifiant de « projet colonial n’ayant rien à voir avec le judaïsme ». Le président israélien, Reuven Rivlin, n’a pas manqué de réagir à son tour en accusant Abbas d’être un antisémite et un négationniste.
L’OLP est l’organisation représentant l’ensemble des Palestiniens. Son comité exécutif est une instance habilitée à prendre les décisions engageant les Palestiniens dans le cadre du processus de négociation avec Israël.
Le Conseil central de l’OLP a été convoqué à titre extraordinaire pour répondre à la décision de Donald Trump, le 6 décembre dernier, de reconnaître Qods comme la capitale d’Israël.
Il est utile de rappeler que depuis le 6 décembre, 17 Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les miliaires du régime de Tel-Aviv.
L’OLP a gelé les contacts avec Washington après l’annonce de l’administration Trump. Le vice-président américain Mike Pence se rendra à Qods fin janvier, mais il est prévu qu’aucun dirigeant palestinien ne daigne le rencontrer.
Avec Le Monde
