Le milliardaire saoudien Waleed bin Talal, cible de la purge anti-corruption en Arabie saoudite, a été transféré de son lieu de détention dans l’hôtel Ritz-Carlton de Riyad à la prison d'Al-Hayer, un pénitencier sous haute sécurité.
L'homme le plus riche d'Arabie saoudite fait partie des dizaines de princes et hauts dignitaires arrêtés par le prince héritier Mohammed Ben Salmane dans le cadre de ce que le régime a appelé « une purge anti-corruption ».
Le blogueur saoudien dit Mojtahed a affirmé qu’aucun des princes détenus n’avait été libéré, excepté trois fils d’Abdallah ben Abdelaziz Al-Saoud, ancien roi d'Arabie.
Ni négociation ni règlement de compte n’est au programme pour leur libération. Ce qui se passe en ce moment, c’est l’estimation de leur richesse en patrimoine à l’intérieur du royaume et à l’étranger. Mohammed ben Salmane décidera du volume à saisir et supposé être remis à la disposition de l’État. Tous les princes détenus ont été contraints de faire un constat de leur patrimoine financier et immobilier, a indiqué le blogueur.
L'Autorité monétaire d'Arabie saoudite demande aux banques mondiales de transférer le contenu des comptes des détenus au Fonds d'investissement saoudien. Pour la Suisse, il s'agit d'une demande qui ne serait possible qu'en présence du titulaire du compte et des membres de sa famille en Suisse. Les autres pays ont demandé plus de détails et une explication complète du cadre légal.
Les actions, entreprises et biens immobiliers des détenus à l’étranger sont cependant mis en vente sous la pression de ben Salmane, bien que le processus nécessite en principe, la présence des propriétaires, de leurs avocats et de leurs mandataires.
À propos de Waleed bin Talal, Mojtahed a écrit : « Au sujet de ses biens en Arabie, ben Salmane fait tout pour les perquisitionner, et nul besoin de négocier ! Mais son patrimoine à l'étranger, souvent issu de son partenariat avec de grandes institutions mondiales, reste intouchable du fait de sa détention. »
De nombreux princes et hommes d’affaires ont été victimes d’un « vidage de compte bancaire », sans droit à la contestation.
La vague d’arrestation et de détention qui a eu lieu en Arabie, fait suite à la décision du 13 novembre de la Commission nationale de lutte contre la corruption dirigée par Mohammed ben Salmane.
Selon divers rapports, y compris Forbes et Bloomberg (avant la détention), la fortune de Waleed bin Talal s’élevait à environ 20 milliards de dollars.
La prison d'Al-Hayer est située à 40 kilomètres au sud de Riyad. Elle est considérée comme l'une des plus grandes prisons politiques du monde où sont incarcérées plus de sept mille personnes.